Vers des traitements plus adaptés selon le sexe des patients
D'après l'Académie de médecine, la recherche scientifique et la médecine devraient mieux prendre en compte les différences entre les femmes et les hommes pour mieux adapter les traitements.
Hier matin, l’Académie de médecine a plaidé, lors d’une conférence de presse, pour que les soins soient adaptés au sexe des patients. Les corps des hommes et des femmes sont différents, ils ne répondent donc pas de la même manière aux traitements et doivent donc être pris en charge différemment.
Des traitements adaptés selon le sexe
Les hommes et les femmes ne sont pas forcément égaux devant la maladie. Il existe entre les deux sexes de nombreuses différences biologiques et celles-ci doivent être prises en compte lors de l’établissement d’un traitement pour une pathologie, assure l’Académie de médecine.
“Par exemple, un cœur de femme est plus petit qu’un cœur d’homme, les vaisseaux ne sont pas tout à fait les mêmes. Il y a une fragilité de certains vaisseaux mais pas de tous, et ces différences se retrouvent au niveau de toutes les cellules“, indique la généticienne et membre de l’Académie de médecine, le Pr Claudine Junien. Ainsi, la femme et l’homme ne vont pas forcément ressentir les mêmes symptômes lors d’une crise cardiaque par exemple. La femme ressentira une douleur au ventre ou des nausées alors que chez l’homme c’est une douleur au torse qui se manifeste.
A l’heure actuelle la recherche ne prend pas assez compte de ces différences et ce serait les femmes, bien souvent sous-représentées dans les essais cliniques, qui en pâtiraient le plus.
La France doit rattraper son retard
Dans d’autres pays tels que l’Allemagne, avec son Institute of Gender in Medicine, par exemple, la recherche tient compte des différences entre les deux sexes mais “en France, nous avons dix ans de retard” déclarait le Pr Junien.
L’experte rappelle donc que c’est dans l’intérêt de tous les patients de proposer des traitements adaptés, et ne pas considérer ces inégalités devant la maladie serait devenu un “problème de santé publique“. L’Académie recommande que dans la formation des médecins soit intégrées les différences biologiques liées au sexe.