Les universitaires à l'origine de cette étude se sont intéressés aux stéréotypes liés aux personnes considérées comme ennuyeuses.
L’ennui comme sujet d’étude pour ces chercheurs de l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, en partant de ce motif : « Malheureusement, certaines personnes sont perçues comme ennuyeuses ».
Ainsi, la perception de cet ennui, sa potentielle source de stigmatisation ont été étudiées. Les passe-temps considérés comme les plus ennuyeux ont aussi été analysés.
500 personnes interrogées
Les réponses des participants à un questionnaire, 500 Américains, ont permis de faire un Top 5 des métiers perçus par eux comme étant les plus ennuyeux et ils sont liés :
- à l’analyse de données,
- à la comptabilité,
- à la fiscalité ou l’assurance,
- au nettoyage,
- au milieu bancaire.
Et cette perception a potentiellement un effet sur la santé mentale des personnes exerçant ces professions. Pour les participants, quels sont les critères liés à une personne ennuyeuse ? Ne pas avoir de centre d’intérêt, d’humour, ou encore se plaindre et ne pas exprimer d’opinion.
Wijnand van Tilburg, chercheur en psychologie et auteur principal de l’étude, résume : « Les perceptions peuvent changer, mais les gens préfèrent ne pas perdre de temps à parler à ceux qui ont des emplois et des passe-temps ‘ennuyeux’, en choisissant plutôt de les éviter ».
Et les passe-temps ?
Les « hobbies » considérés comme les plus ennuyeux sont : dormir, se renseigner sur la religion, regarder la télévision, observer les animaux ou encore… les mathématiques (et l’on revient aux chiffres, qui concernent la grosse majorité des métiers vus comme ennuyeux).
Et ils le sont un peu plus encore quand ils sont pratiqués par des personnes vivant dans de petites villes ou en campagne.
La dévalorisation en question
Nous l’avons déjà dit, les personnes n’exerçant pas une profession vue comme « ennuyeuse » ont tendance à éviter celles qui travaillent par exemple dans la banque ou la comptabilité. Elles peuvent aussi dévaloriser leurs compétences professionnelles et leurs relations avec les autres.
Et les sujets qualifiées d’ennuyeuses n’ont pas vraiment l’opportunité de prouver l’inverse, comme l’explique le chercheur : « Le fait même que les gens choisissent de les éviter peut conduire à l’ostracisme social et accroître la solitude, ce qui a un impact vraiment négatif sur leur vie ». Avec quelles conséquences ? Les travailleurs blâmés auraient tendance à souffrir de dépendances et/ou de problèmes de santé mentale.