La liste des médicaments populaires à proscrire selon 60 Millions de consommateurs
C’est une nouvelle étude qui vient d’être rendue sur les médicaments. Ces derniers sont ceux vendus librement dans les officines. 61 références ont été scrutées et parmi elles, 28 sont susceptibles d’être nocives pour la santé.
Sur 61 médicaments “passés au crible” sous le contrôle du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu, et d’Hélène Berthelot, pharmacienne, seuls treize – comme le sirop Clarix toux sèche, Humex adultes toux sèche, Dextrométhorphane abricot, Vicks vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Maalox sans sucre – sont jugés efficaces et sans risque pour le patient.
En revanche, “28 sont tout simplement ‘à proscrire’, le rapport bénéfice/risque étant défavorable en automédication. Vingt sont classés ‘faute de mieux’: leur efficacité est faible ou non prouvée.
Le magazine passe au crible des médicaments dédiés à l’automédication
Lorsque la grippe pointe son bout du nez, dès que la gorge est irritée ou si des troubles intestinaux sont au rendez-vous, l’automédication est le premier réflexe. Les clients piochent ainsi dans les rayons des officines pour tenter de réduire leurs maux, mais la pratique s’avère être dangereuse. 60 millions de consommateurs partagent un rapport inquiétant sur l’automédication en dressant une liste de 28 médicaments.
60 millions de consommateurs trouvent des molécules inefficaces
Des produits sont « à proscrire » et cela pour plusieurs raisons. L’association estime que des molécules de 20 produits sont inefficaces, celles de certains médicaments présentent également des effets indésirables qui s’avèrent être importants notamment au vu de la maladie bénigne qu’elles doivent soigner. De ce fait, les 28 médicaments présentent beaucoup trop de contre-indications. Les conclusions du rapport ne sont pas toutes négatives, car 13 traitements sortent leur épingle du jeu. L’association insiste sur le fait que ces produits sont à privilégier, car contrairement aux autres le rapport entre le bénéfice et le risque est favorable.
Les médicaments à privilégier et ceux à oublier
Dans cette catégorie, les clients peuvent acquérir Gaviscon menthe, le Maalox, Humex adulte toux sèche ou encore le Clarix toux sèche et même le Vicks Vaprorub qui est utilisé depuis de nombreuses années. A contrario, 60 millions de consommateurs estiment qu’il faut laisser de côté Hexaspray, Toplexil, Exomuc toux grasse ou encore Nurofen Rhume, Actifed Rhume… Il est impératif d’être vigilant en cas d’automédication notamment en faisant un trait sur les associations de substances qui peuvent être nocives pour la santé.
La liste des 28 médicaments d’automédication à éviter
Sur 61 médicaments passés au crible par l’association 60 millions de consommateurs, 28 auraient des effets indésirables, comme des œdèmes ou de l’urticaire. D’autres, bien connus, comme le Spasfon ou le Smeca, ont un taux d’efficacité relativement faible. Les professionnels de santé plaident, eux, pour le retour de ces médicaments en libre accès les plus dangereux sur les ordonnances des médecins. Seuls 13 médicaments sur les 61 de la liste se sont révélés efficaces. Au total 2 500 médicaments en France sont en vente libre aujourd’hui.
Actifed Rhume JOUR & NUIT (Rhume)
– NUROFEN RHUME (Rhume)
– RhinAdvil Rhume Ibuprofène et pseudoéphédrine (Rhume)
– Actifed Rhume (Rhume)
– Dolirhume Paracétamol et pseudoéphédrine (Rhume)
– Humexlib Paracétamol chlorphénamine (Rhume)
– Actifed états grippaux (Grippe)
– Doli état grippal (Grippe)
– Fervex phéniramine adulte sans sucre (Grippe)
– Bronchokod toux grasse sans sucre adulte 5 % (Toux)
– Exomuc toux grasse orange (Toux)
– Fluimucil orange (Toux)
– Humex touche sèche oxomémazine caramel (Toux)
– Mucomyst toux grasse orange (Toux)
– Néo-codion (Toux)
– Toplexil sans sucre (Toux)
– Colludol (Maux de gorge)
– Drill miel rosat (Maux de gorge)
– Drill tétracaïne (Maux de gorge)
– Hexaspray (Maux de gorge)
– Humex mal de gorge (Maux de gorge)
– Maxilase maux de gorge(Maux de gorge)
– Strefen sans sucre orange (Maux de gorge)
– Strepsils lidocaïne (Maux de gorge)
– Ercéfuryl (Diarrhée)
– Contalax (Diarrhée)
– Dragées Fuca (Constipation)
– Pursennide (Constipation)
Pris entre deux feux
De son côté, le professeur Giroud, auteur de plusieurs ouvrages sur l’automédication, relève que certains présentent 10 à 15 contre-indications.
“Certains contiennent des substances qu’on ne devrait tout simplement pas associer” car elles décuplent les risques d’accidents cardio-vasculaires et neurologiques, de somnolence.
Pour certains, les combinaisons de substances sont tout simplement une aberration; ainsi, le Néo-codion qui contient de la Codéïne, un antitussif et deux expectorants ayant un effet contraire.
“L’automédication, c’est d’abord connaître ses propres symptômes. Toute personne malade devrait donc d’abord se poser la question: quels symptômes ai-je vraiment? Puis elle devrait se demander si elle peut vraiment les traiter en automédication”, observe-t-il.
Elle devrait être aussi mieux informée sur la maladie elle-même. Dans le cas du rhume où les médicaments sans ordonnance sont jugées les plus dangereux, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes au bout de 7 à 10 jours.
“Les médicaments ne doivent pas être automatiques. L’automédication ne devrait se faire que sur des personnes en bonne santé. Et quand on prend des médicaments (sans ordonnance), il faut toujours limiter leur durée d’utilisation”, insiste M. Giroud.
“Il faut que les autorités de santé (…) fassent du ménage”, a par ailleurs estimé Thomas Laurenceau, relevant que certains médicaments devraient passer par une prescription et d’autres être “tout simplement retirés du marché”.
De son côté, Hélène Berthelot a reconnu la responsabilité des pharmaciens, “pris entre deux feux”, le médical et le commercial. “Ils se rattrapent (en termes de chiffre d’affaires) sur l’automédication. Mais ils peuvent aussi parfaitement sélectionner les bons produits”, dit-elle.
“Les médicaments sont toujours dangereux parce que justement, ce sont des médicaments. Le risque zéro n’existe pas”, a déclaré à l’AFP Isabelle Adenot, président de l’Ordre des pharmaciens qui dénonce la publicité sur ces médicaments très populaires même si les Français en sont moins consommateurs que leurs voisins européens (15,4% contre 32,3% en moyenne en Europe).
Elle préconise pour sa part la généralisation du dossier pharmaceutique permettant de minimiser le risque de délivrer ces médicaments de manière inappropriée.