Alimentation : le stockage de gras est lié à l’heure des repas
Et si dîner moins tard nous aidait à prendre moins de poids ? C'est la conclusion de chercheurs américains.
La revue spécialisée Cell Metabolism a relayé les conclusions d’une étude réalisée par des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital de Boston.
Selon eux, dîner tard le soir est néfaste pour notre métabolisme et notre horloge biologique interne, avec à long terme une augmentation des risques d’obésité et de surpoids. Ici, les scientifiques ont voulu chercher à décortiquer le mécanisme permettant d’associer horaire tardif de repas et risque d’obésité.
Seize patients étudiés
Pour parvenir à cette conclusion, seize participants avec un indice de masse corporelle (IMC) entre surpoids et obésité ont été suivis. Chacun a été soumis à deux expériences de six jours intégrant un contrôle du sommeil et de l’alimentation, des tests entrecoupés de plusieurs semaines sans analyse.
Une expérience prévoyait un programme strict de trois repas par jour aux heures de repas américaines habituelles (petit-déjeuner à 9 heures, déjeuner à 13 heures et dîner vers 18 heures). L’autre prévoyait trois repas décalés (de 13 heures à 21 heures).
Échantillons sanguins et adipeux
Parallèlement, à ces contrôles, des échantillons de sang et du tissu adipeux étaient prélevés. Quel constat ? Les auteurs rapportent d’abord :
La dépense énergétique était significativement plus faible dans les conditions d’alimentation tardive que dans les conditions d’alimentation précoce.
Pour faire court, plus les volontaires mangeaient tard, plus leur organisme stockait les graisses. Au niveau calorique, ceux mangeant plus tard brûlaient 5% de calories en moins.
Une faim pus importante
Les auteurs de l’étude ont également noté que les participants mangeant tard pointaient une envie plus importante de viande, produits laitiers ou encore féculents. Pour quelle raison ? Leptine et ghréline acylée, deux hormones régulant l’appétit, étaient affectées.
Les scientifiques veulent que d’autres études incluent différentes autres catégories de population. Franck Scheer, directeur du programme de chronobiologie médicale de la division des troubles du sommeil et du rythme circadien du Brigham and Women’s Hospital, en résume l’intérêt :
Dans les études à plus grande échelle, où il n’est pas possible de contrôler étroitement tous ces facteurs, nous devons au moins examiner comment d’autres variables comportementales et environnementales modifient ces voies biologiques qui sous-tendent le risque d’obésité.