Améliorer la santé de l’humain en nourrissant mieux les animaux
Une étude française met en avant l'importance de mieux nourrir les animaux que nous mangeons pour mieux préserver notre santé.
Ce que les animaux mangent se répercute dans notre assiette et il faut faire attention à comment on nourri ceux qui nous nourrissent. Si l’on savait déjà que certains produits utilisés dans l’alimentation des animaux peuvent avoir un effet négatif sur l’homme, une étude menée par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) est partie dans la direction inverse. En nourrissant mieux le bétail, l’homme pourrait préserver plus facilement sa santé.
Améliorer la nourriture animale pour améliorer celle de l’homme
Ce constat est le fruit d’une étude de trois ans, le projet AGRALID, qui vise à faire évoluer les pratiques agricoles et alimentaires pour concilier nutrition saine et durabilité. Ce projet a mobilisé une vingtaine de scientifiques en collaboration avec la coopérative Terrena, la société de nutrition animale Valorex et l’association Bleu Blanc Cœur. Pour eux cet objectif est possible en améliorant la nourriture des animaux de boucherie afin de préserver la santé humaine.
Il est par exemple possible de combler le déficit en acide gras omega-3 des humains, « en introduisant du lin ou des microalgues riches en DHA (qui contiennent des oméga-3 similaires à ceux des poissons, ndlr) dans la nutrition animale », selon Jacques Mourot, biochimiste, spécialiste en nutrition humaine et animale à l’Inra de Rennes. En rééquilibrant les volumes d’oméga-3 et d’oméga-6 chez les animaux d’élevage, on contribue par conséquence à régler le volume chez les humains qui en consomment.
Mieux équilibrer les acides gras essentiels dans la nourriture
Ces acides gras sont bénéfiques pour la santé et bloquent les acides gras saturés responsables de maladies cardiovasculaires. Or à l’heure actuelle en moyenne les Français ne consomment quotidiennement que 800 mg d’acide alpha linolénique (ALA), un oméga 3, contre 2 grammes par jour recommandés par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation). De même avec seulement 250 mg de DHA contre 500 mg recommandés.
De même l’humain ne devrait pas consommer 6 fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3 alors qu’en moyenne nous en consommons entre 15 et 30 fois plus, ce qui peut produire des problèmes cardiovasculaires voir des cancers. En rééquilibrant ce rapport l’humain pourrait à nouveau bénéficier des effets protecteurs de ces acides gras essentiels.