Arrivée en pharmacie d’un autotest de fertilité masculine
Le premier autotest rapide de fertilité masculine, SpermCheck, “à réaliser chez soi en toute intimité”, est arrivé dans les pharmacies françaises, selon son distributeur en France. “Cet autotest n’est pas là pour remplacer le spermogramme (analyse du sperme en laboratoire)”, souligne le Dr Noémie Celton (Amiens) qui le présente plutôt “comme un outil de sensibilisation” des hommes.
Ces derniers sont en effet en cause une fois sur deux dans l’infertilité du couple.
Le test, le SpermCheck Fertilité, déjà vendu en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis et présent dans les pharmacies françaises depuis vendredi, donne un résultat en dix minutes, indique à l’AFP Fabien Larue, directeur de la société AAZ, distributeur du produit.
Il prévoit par ailleurs de le commercialiser “courant 2015 en Afrique francophone et au Maghreb”. L’autotest – prix : entre 35 et 39 euros (non remboursés) – mesure la concentration de spermatozoïdes par millilitre et indique si elle est faible ou normale, selon le mode d’emploi.
Un résultat positif correspond à au moins 15 millions de spermatozoïdes/ml et se traduit par deux barres rouges. Sinon, quand la concentration est “faible”, une seule barre s’affiche. Le test, qui dispose du marquage CE requis en Europe, “est fiable à 98%”, assure M. Larue. Sa fiabilité a été évaluée par un laboratoire d’assistance médicale à la procréation (AMP/PMA) agréé parisien, et, aux Etats-Unis, il a reçu l’agrément des autorités sanitaires (FDA), ajoute-t-il.
Schématiquement, l’utilisateur doit mélanger son sperme à une solution spéciale. Il place ensuite six gouttes du liquide sur le lecteur, qui recherche une protéine du sperme (dite “SP10”). “Le résultat doit être lu exactement après sept minutes”. Donc, mieux vaut avoir une montre ou un chronomètre sous la main avant de se lancer dans le test, sous peine sinon d’obtenir un résultat erroné.
Toutefois, un résultat normal ne peut pas à lui seul prouver la fertilité de l’utilisateur, prévient la notice surtout lorsque le couple essaie d’avoir un enfant sans succès depuis plus d’un an. Le nombre de spermatozoïdes n’est en effet pas le seul critère de fertilité, car leur mobilité et le nombre de formes anormales sont des critères très importants.
Si le résultat du test n’est pas satisfaisant, on peut conseiller à l’homme “de consulter et de faire une analyse du sperme complète”, relève pour sa part le Pr Bujan Louis Médecine de la reproduction (CHU Toulouse). Cette vérification permettra, au besoin, de “savoir quelle est la nature du problème et d’en rechercher la cause”.
Mais c’est de toute façon le couple qui doit consulter, l’infertilité étant souvent mixte.
“A un couple dans la quarantaine, le Pr Stéphane Droupy, urologue (CHU de Nîmes) conseille plutôt une prise en charge rapide”, la fécondité s’amenuisant avec l’âge. Et “quitte à se masturber pour faire un test, autant aller directement en faire un (un spermogramme), remboursé, en laboratoire”, dit-il à l’AFP, pas convaincu de l’intérêt de l’autotest.
L’association Maia de patients infertiles est en revanche “favorable à l’autotest”. Ainsi, Philippe Roussel, qui a connu la “colère” et le fait de “se sentir coupable” de l’infertilité du couple, estime que “c’est un bon début” pour aider les hommes à affronter cette réalité et aller consulter. L’autotest Spermcheck Fertility est fabriqué par la société américaine Contravac, basée en Virginie. La société AAZ indique de surcroît qu’elle prévoit également de lancer en France un “autotest VIH” en avril-mai.