Autotest Covid enfants : utiliser un mouche-bébé n’est pas une bonne idée
Le prélèvement à l'intérieur de la joue n'en est pas une non plus, malgré cela des parents font l'une ou l'autre de ces erreurs.
Les enfants en ont assez, et les enfants aussi bien entendu : avec trois autotests par semaine si l’enfant est cas contact, comme le veut le protocole, le passage par le « moment écouvillon » très invasif est mal vécu des deux côtés du bâtonnet.
C’est pour cette raison que certains parents pensent avoir trouvé de bonnes solutions alternatives pour passer outre la crispation et les pleurs. Sauf qu’il ne s’agit pas de bonnes idées.
Mouche-bébé : faux négatif potentiel
Cette technique est massivement relayée sur les réseaux sociaux : il s’agit de prélever le mucus avec le mouche-bébé avant d’imbiber l’écouvillon. Si certains parents indiquent avoir observé un résultat positif, confirmé ensuite en laboratoire, les risques ne sont pas exclus.
Franck Perez, directeur de l’unité biologie cellulaire et cancer à l’Institut Curie/CNRS, explique pourquoi à DestinationSanté : « les autotests naso-pharyngés ont été autorisés voire labellisés sur des protocoles validés où l’on va gratter des cellules de l’épithélium (la paroi qui tapisse l’intérieur du nez, ndlr), les récupérer et ensuite tester la présence de virus dedans. Si on ne récupère que des sécrétions, le résultat peut être très différent ».
Pourquoi ? Le scientifique ajoute : « si on est positif, c’est qu’on est en phase d’infection, il y a du virus relargué dans le mucus et donc on peut le voir. Il peut aussi y avoir dans le mucus des facteurs qui réduisent la sensibilité des tests, car les protocoles demandent souvent de se moucher avant de faire le prélèvement. Je ne crains pas les faux positifs, mais les faux négatifs ».
Écouvillon et joue ? Non plus
Autre alternative : frotter l’écouvillon à l’intérieur de la joue, pour un prélèvement plus serein. Le test destiné à être naso-pharyngé se mue donc en test salivaire. Seulement avec cette méthode, les seuils de détection du virus sont différentes, et le risque de faux négatif est là encore important.
Pour Franck Perez, « il ne faut pas détourner un dispositif de l’usage pour lequel il a été conçu sans tester ce nouveau protocole de façon rigoureuse. Ce que je crains, c’est que des tests impropres rassurent les gens de façon inappropriée et qu’ils prennent plus de risques ».
Pour autant, il estime qu’il faudrait peut-être relancer la solution salivaire en la validant avec le variant Omicron : « cela en vaut la peine et c’est plus sérieux que de laisser les gens faire du système D en trouvant un moyen de ne pas aller gratter le fond de la paroi nasale de leurs enfants qui n’en peuvent plus ».