Cancer du poumon : la crainte d’une « pandémie mondiale » parmi les femmes
L'état des lieux qui sera présenté à l'occasion du Congrès de pneumologie de langue française à la fin du mois n'est pas réjouissant.
Aux Etats-Unis, le cancer du poumon apparaît comme la première cause de mortalité par cancer parmi la population féminine.
Et cela pourrait bientôt concerner la France, alertent les pneumologues qui font état d’une croissance exponentielle de ces cas.
L’étude KPB-2020 en question
Ainsi, d’après France Inter, à l’occasion du 26e Congrès de Pneumologie de Langue Française, qui se tiendra du 21 au 23 janvier prochain à Lille en présentiel et en visio, des pneumologues présenteront l’étude épidémiologique appelée KPB-2020.
Réalisée sur 9 000 patients français en 2020, elle révèle que plus d’un tiers (34%) des femmes atteintes d’un cancer l’étaient par un cancer du poumon contre 16% en 2000. Ce taux atteint même 41% parmi les femmes de moins de 50 ans.
Didier Debieuvre, auteur principal de l’étude, indique à France Inter : « On avait déjà vu une progression de 16 à 24 % entre 2000 et 2010. Mais là, ça continue, le constat se confirme et malheureusement au-delà de ce qu’on avait prévu ». Et le phénomène est galopant, poussant certains spécialistes à évoquer une « pandémie mondiale » de ce type de cancer.
Chez les hommes, un « plateau »
Pour le Dr. Debieuvre, « Cette augmentation est clairement à relier à l’augmentation du tabagisme chez les femmes. On est loin désormais de l’image du cancer du poumon réservé à l’ouvrier gros fumeur ».
Et chez les hommes ? Le spécialiste indique à ce propos : « on atteint une sorte de plateau du nombre de cas, c’est clairement chez les femmes que ça augmente, et c’est ce qu’on voit dans nos consultations ».
Le tabac est toujours le responsable numéro 1 du cancer du poumon (dans 85% des cas), mais le nombre de non-fumeurs augmente aussi : de 7,2% des malades nouvellement diagnostiqués en 2000, leur proportion est passée à 10,9% en 2010 et ils sont aujourd’hui 12,6%.