Covid et cycle menstruel : pas de “changement cliniquement significatif” de sa durée
L'impact de la vaccination sur le cycle féminin a fait l'objet d'une étude dont les résultats sont rassurants.
De nombreuses femmes à travers le monde ont fair part d’une modification de leur cycle menstruel depuis le début de la campagne de vaccination.
Selon une étude américaine, la première sur cette question, et dont les résultats ont été publiés le 6 janvier, le cycle se trouve en moyenne allongé de moins d’une journée, ce qui constitue un effet non grave et qui apparaît comme temporaire. De quoi atténuer les craintes et certaines informations relayées par les réseaux sociaux.
L’étude se base sur les données indiquées par près de femmes de 18 à 45 ans et n’utilisant pas de contraceptif. La durée de cycle de 2 400 femmes vaccinées a été analysée, ainsi que celui de 1 500 personnes non vaccinées pour comparer.
Six cycles consécutifs ont été étudiés pour toutes les participantes, mais pour le premier groupe, une injection de vaccin était reçue durant le quatrième cycle.
Ainsi, l’augmentation moyenne de durée observée dans le groupe vacciné était de 0,64 jour entre les trois premiers cycles et le quatrième. En ce qui concerne le cycle pendant lequel la deuxième dose était administrée, cette augmentation était de 0,79.
Des résultats “très rassurants”
Ainsi, Alison Edelman, auteure principale de l’étude et professeure d’obstétrique et de gynécologie à l’Oregon Health & Science University, a expliqué à l’AFP que ces résultats sont “très rassurants”. L’étude conclut ainsi : “Nous ne trouvons pas de changement cliniquement significatif dans la durée du cycle menstruel associé à la vaccination contre le Covid-19”.
Il est en outre rappelé qu’un changement de durée, s’il est inférieur à 8 jours, n’est pas jugé anormal par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique.
L’explication
Comment expliquer cet allongement de durée, même faible ? La spécialiste rappelle : “Nous savons que les systèmes immunitaire et reproductif sont interconnectés”. Comme les vaccins induisent une importante réponse immunitaire, elle touche l’axe hypothalamique hypophyso-ovarien, que la professeure décrit comme “l’autoroute de la communication entre le cerveau, les ovaires et l’utérus”.
Comme ce chemin aide à réguler le cycle menstruel, elle le surnomme “horloge corporelle”. Et avec le vaccin, “vous libérez des protéines appelées cytokines, dont nous savons par d’autres maladies qu’elles peuvent dérégler cette horloge corporelle”. Prochaine étape pour les chercheurs ? Suivre les cycles suivants et espérer pouvoir confirmer un retour à la normale de la durée du cycle.