Covid : quel est le profil des Français ayant fait une forme grave ?
Insee et DREES ont voulu savoir quelles étaient les caractéristiques socio-économiques de ces personnes, entre mars 2020 et novembre 2021.
C’est une étude tout à fait inédite qu’on dévoilé l’Insee et la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Les deux organismes ont souhaité connaître les traits socio-économiques des patients ayant développé une forme sévère de Covid-19.
Pour cela, l’étude s’est basée sur l’exploitation des données liées à leur hospitalisation et des données socio-économiques à leur disposition, pour la période couvrant les quatre premières vagues de la pandémie, c’est-à-dire entre mars 2020 et novembre dernier.
L’âge déterminant, mais pas seulement
Certes, l’âge est un facteur dominant. En effet, 72% des hospitalisations ont concerné des sujets de 60 ans ou plus. Mais d’autres facteurs ont eu leur importance puisque 52% des hospitalisés étaient des hommes de plus de 60 ans.
Et les facteurs de risque supplémentaires n’ont pas manqué : obésité, diabète, hypertension artérielle, maladies liées au coeur ou des poumons de façon chronique. L’étude résume tout cela ainsi : “L’âge élevé et le sexe masculin sont des facteurs de risque bien connus de formes sévères, ce qui reflète en grande partie la distribution des comorbidités rendant vulnérables au Covid-19 dans la population (obésité, hypertension artérielle, diabète, maladies coronariennes, pathologies pulmonaires chroniques”.
Logements sociaux
Il ressort encore de l’étude que les personnes hospitalisées pour forme sévère vivent moins souvent dans des maisons individuelles et a contrario plus souvent dans des logements sociaux.
Ils vivent également dans des logements plus densément occupés que la moyenne. Ainsi, 1 patient hospitalisé sur 3 et âgé de 50 à 74 ans vit dans un logement dont la surface disponible par personne est inférieure à 30 mètres carrés. La DREES indique à ce propos que “Les conditions de logement n’affectent cependant pas le risque de complication à l’hôpital, ce qui suggère qu’elles captent essentiellement un risque accru d’exposition au virus dans des espaces confinés où les contacts sont plus fréquents et les gestes barrières plus difficiles à mettre en place”.
Un niveau de vie plutôt modeste
En moyenne, le niveau de vie de ces personnes est inférieur de 6% par rapport à celui de la population totale. Plus de la moitié d’entre eux (57%) ont ainsi un niveau de vie en deçà de la médiane : “Cet effet du revenu peut refléter des conditions de vie et de travail associées à un risque accru d’exposition au virus, ainsi qu’une présence plus fréquente de comorbidités chez les plus défavorisés”.
Patients nés à l’étranger
Les deux organismes ont aussi relevé que les patients hospitalisés sont plus fréquemment nés à l’étranger, en particulier au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Ils représentent ainsi 26% des plus de 35 ans contre 17% de la population de plus de 35 ans.
Cet effet “pourrait refléter une inégale répartition des facteurs d’exposition (profession, respect des gestes barrières) ou de vulnérabilité (présence de comorbidités)”, résument les chercheurs.
La vaccination
Quand la campagne vaccinale a commencé en France, à la toute fin de l’année 2020, les personnes âgées ont été prioritaires. Des travaux ont montré que le recours à la vaccination augmente avec le niveau de vie.
Pour les auteurs de l’étude, ce constat “pourrait expliquer que les formes sévères de la quatrième vague aient davantage affecté les plus modestes, moins fréquemment vaccinés”.