Démence : des signes avant-coureurs 9 ans avant diagnostic ?

Photo d'illustration. Imagerie du cerveau. Anna Shvets / Pexels
Une nouvelle étude qui ouvre peut-être la voie à des traitements susceptibles d'être efficaces avant l'apparition de symptômes.
Mercredi 12 octobre, la revue Alzheimers & Dementia a relayé les résultats d’une étude de chercheurs du Département de Neurosciences de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni.
Ils ont analysé une partie des informations présentes dans la vaste base de données médicales UK Biobank, laquelle est le support de nombreuses études. Selon eux, il serait possible de déceler des maladies liées à la démence, comme Alzheimer. jusqu’à 10 ans avant qu’un diagnostic soit posé.
Données de santé et tests
Donc, les données de 500 000 citoyens britanniques de 40 à 69 ans ont été analysées. Données comprenant également des résultats de différents tests concernant par exemple la résolution de problèmes, la mémoire, les temps de réaction et le nombre de chutes, la force de préhension. Pertes ou au contraire gains de poids étaient aussi répertoriés.
Les données recueillies ont ensuite été mises en regard de celles collectées de 5 à 9 ans auparavant.
Quel résultat ?
Nol Swaddiwudhipong, l’un des auteurs de l’étude, résume :
Lorsque nous avons examiné les antécédents des patients, il est devenu clair qu’ils présentaient des troubles cognitifs plusieurs années avant que leurs symptômes ne deviennent suffisamment évidents pour déclencher un diagnostic.
Plus concrètement, rapporte Yahoo! Actu, les participants qui avaient développé la maladie d’Alzheimer avaient de moins bons résultats que ceux en bonne santé pour ce qui était relatif aux tâches de résolution de problèmes, au temps de réaction, à la mémorisation de listes de chiffres, ou encore à la mémoire prospective et l’appariement des paires. De plus, une chute au cours des 12 mois précédents était plus courante.
Dépistage plus efficace, diagnostic moins tardif
L’auteur principal, le Dr Tim Rittman, ajoute pour sa part :
Les gens ne devraient pas s’inquiéter outre mesure si, par exemple, ils ne sont pas capables de se souvenir des chiffres (…) Mais nous encourageons toute personne qui a des inquiétudes ou qui remarque que sa mémoire ou ses souvenirs se détériorent à en parler à son médecin.
Toujours d’après lui, les résultats obtenus peuvent permettre l’identification des personnes susceptibles de participer à des essais cliniques pour de nouveaux traitements. La raison est celle-ci :
Le problème avec les essais cliniques est qu’ils recrutent souvent des patients avec un diagnostic, mais nous savons qu’à ce moment-là, ils ont déjà parcouru un certain chemin et que leur état ne peut être arrêté. Si nous pouvons trouver ces personnes suffisamment tôt, nous aurons plus de chances de voir si les médicaments sont efficaces.