Un médicament connu rétablirait certaines fonctions cognitives de patients Alzheimer
Utilisée pour traiter les déficits de l'attention avec hyperactivité chez l'enfant de plus de 6 ans et chez l'adulte, la Ritaline serait efficace.
Une méta-analyse britannique, se basant sur 19 études concernant près de 2 000 patients de 65 à 80 ans, les traitements noradrénergiques seraient efficaces pour traiter certains signes de la maladie d’Alzheimer.
Parmi ces médicaments figure la Ritaline, que l’on connait pour être prescrit dans le cadre du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
La noradrénaline
Qu’est-ce que la noradrénaline ? Elle joue un double rôle d’hormone adrénergique et de neurotransmetteur. Elle est proche de l’adrénaline, et a des effets différents selon les récepteurs qui la captent. Elle est produite au niveau du tronc cérébral et a des effets sur l’attention, la mémoire et la fonction cognitive.
TopSanté relaie les mots du Dr Michael B. David, l’un des auteurs de l’étude : « Or, chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, la partie du tronc cérébral qui libère cette hormone est endommagée très tôt. En prescrivant un médicament qui s’attaque au déclin du système noradrénergique, on pourrait potentiellement améliorer la capacité des malades d’Alzheimer à prêter attention, à former de nouveaux souvenirs et même à lutter contre l’apathie, un symptôme secondaire de la maladie d’Alzheimer ».
Symptômes cognitifs et neuropsychiatriques réduits
Concrètement, les patients qui avaient reçu un traitement noradrénergique relevaient une amélioration « légère mais significative » de la mémoire, de la fluidité verbale et du langage. Mais le spécialiste précise que « Cependant, plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant de concevoir de futurs essais cliniques. Il s’agit notamment de cibler des sous-groupes de patients appropriés et de comprendre les effets de dose de médicaments individuels et leurs interactions avec d’autres traitements afin de minimiser les risques et de maximiser les effets thérapeutiques ».
Pour le Dr Mark Dallas, professeur agrégé en neurosciences cellulaires à l’Université de Reading et qui n’a pas participé à l’élaboration de ces résultats, cela signifie que « La réutilisation de médicaments qui existent déjà pour traiter la démence est une perspective passionnante ».
Cependant, d’autres essais cliniques doivent être menés. Car comme le précise le Dr Rosa Sancho, responsable de la recherche chez Alzheimer’s Research UK, « Nous ne pouvons pas encore être sûrs de l’effet que ces médicaments pourraient avoir sur la vie quotidienne d’une personne, et nous ne savons pas si les avantages qu’ils procurent l’emporteraient sur les risques ».