Et si la Dépakine avait aussi des effets néfastes sur la génération suivante ?
L’association de victimes Apesac estime que le principe actif de cet anti-épileptique a un "impact transgénérationnel".
Prescrits dans le but de traiter l’épilepsie et les troubles bipolaires, les médicaments du nom de Dépakine, Dépakote et Dépamide sont à l’origine de malformations et des troubles du développement chez le fœtus. Et c’est à ce titre qu’ils sont maintenant interdits au cours de la grossesse, car comme le précise l’Assurance Maladie, “Le valproate expose l’enfant en gestation à risque élevé de malformations congénitales (10 % des cas) et de troubles du développement moteur, intellectuel et comportemental (jusqu’à 30 à 40 % des cas)”.
Mais selon l’association de victimes Apesac, son principe actif pourrait bien avoir un impact sur les générations suivantes.
Valproate, un effet transgénérationnel ?
Ainsi, les enfants exposés in utero au valproate de sodium, ce principe actif, pourraient donner naissance à des enfants eux-mêmes victimes de malformations ou de retards. Si cela fait de nombreuses années que l’association alerte sur ce risque, une première étude menée auprès de 108 de ses membres (85 femmes et 23 hommes) de l’association ayant exposés à ce principe actif in utero a été dévoilée.
Ainsi, ces 108 membres ont eu 187 enfants. Parmi ces derniers, 23 présentent des malformations et environ la moitié (88) des troubles neuro-développementaux comme l’autisme, des problèmes psychomoteurs, ou un déficit d’attention. Certains d’entre eux présentent les deux types d’effets.
Un “mépris pour les victimes”
Dans un communiqué publié le 6 décembre, l’Apesac résume s’être “aperçue au fil du recueil d’informations, que les petits enfants Dékapine présentaient à leur tour des symptômes similaires à la génération exposée”.
L’association alerte le gouvernement, réclame des études et regrette que “Jusqu’à présent rien n’a été fait, les données recueillies par l’Apesac ont été méprisées par les autorités sanitaires”. Pour sa fondatrice Marine Martin, “Ce mépris pour les victimes est insupportable”.
Des milliers d’enfants touchés
D’après l’Assurance maladie et de l’Agence du médicament (ANSM), le vaproate de sodium pourrait être responsable de malformations chez 2 150 à 4 100 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 16 600 à 30 400 enfants.
L’étude pointe encore que “Ces données renforcent la nécessité de financer des enquêtes pharmacoépidémiologiques sur l’héritage épigénétique causé par des médicaments provoquant des malformations ou des troubles du développement neurologique”.
Elle ajoute que “Les personnes exposées au valproate in utero doivent être informées du risque, afin qu’elles puissent envisager des options de fertilité, un diagnostic prénatal et une surveillance précoce adéquate”.