Un médicament antiépileptique pendant une grossesse augmente le risque d’autisme chez l’enfant
Une étude affirme que le topiramate accroit aussi le risque de déficience intellectuelle d'au moins 3 fois.
Mercredi 29 juin, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a alerté sur le topiramate, quand il est pris lors d’une grossesse.
Une étude parue dans JAMA Neurology à la fin du mois dernier s’est basée sur les données de quelques millions de mères scandinaves. Elle avance que la multiplication du risque de déficience intellectuelle est trois fois supérieur pour les enfants dont la mère a pris du topiramate pendant sa grossesse. Et ce n’est pas tout, puisque le risque de troubles du spectre de l’autisme est aussi multiplié par près de trois.
Des risques de malformations
Le topiramate accroit encore les risques de malformation (bec-de-lièvre, mauvais placement de l’urètre). Philippe Vella, spécialiste des traitements neurologiques à l’ANSM, a précisé à l’AFP : « Ces risques-là sont nouveaux ; ils étaient jusque-là considérés comme non exclus mais pas caractérisés ». Selon lui, il convient de « limiter au maximum l’exposition des femmes en âge de procréer et bien évidemment des femmes enceintes à ces médicaments ».
Au-delà du caractère contre-indiqué de ce médicament, l’Agence incite les médecins à le prescrire en dernier recours aux femmes en âge de concevoir; et qui n’ont pas recours à un moyen de contraception « hautement » efficace. Car le topiramate « peut diminuer l’efficacité des pilules œstroprogestatif », explique encore le docteur Philippe Vella qui ajoute : « Le médecin peut maintenir la pilule, mais il faudra sans doute avoir recours à une autre méthode contraceptive en plus, par exemple une méthode barrière. »
Pas d’interruption brutale du traitement
Cependant, il n’est pas question de mettre un coup d’arrêt au traitement car les crises d’épilepsie ne sont pas sans effets, pour la mère comme pour le futur bébé.
Dans cette optique, il convient d’en parler avec un médecin.