L’ibuprofène dangereux pour les testicules du foetus
L'Inserm publie une étude ce vendredi mettant une garde contre la prise d'Ibuprofène lors de la grossesse. Cette molécule perturberait le système hormonal et le développement des testicules chez le foetus.
Mieux vaut éviter les médicaments à base d’Ibuprofène si vous êtes enceinte. Selon une étude de l’Inserm publiée ce vendredi 10 mars, cette molécule perturberait le système hormonal et le développement de l’appareil génital masculin chez le foetus, et ce dès le début de la grossesse.
Un effet sur les hormones responsable du développement des testicules
La liste des médicaments non recommandés aux femmes enceintes s’allonge. L’ibuprofène vient rejoindre le paracetamol et l’aspirine en tant que perturbateur du système endocrinien foetal, d’après l’étude de l’Inserm publiée dans la revue médicale Scientific Reports. Les scientifiques ont montré que l’ibuprofène présente un risque pour l’appareil reproducteur du futur enfant et agit sur la production de différents hormones, notamment la testostérone qui contrôle la descente des testicules.
Pour en arriver à ces conclusions les chercheurs ont effectué deux séries de test pour étudier les effets de cette molécule sur le développement du testicule foetal humain lors des deux premier trimestres de grossesse. Dans la premiere série de test ces testicules ont été mis en culture et dans le deuxième greffés sur des souris. Ils ont constaté que l’ibuprofène entraine une baisse de la production de testostérone et affecte aussi une autre hormone clé dans la masculinisation de l’appareil génital.
Premier trimestre à risque
Les chercheurs précisent : “Il existe une fenêtre de sensibilité bien précise au cours du 1er trimestre de développement du fœtus pendant laquelle l’ibuprofène présente, semble-t-il, un risque pour le futur appareil génital et reproducteur de l’enfant. Tous les faisceaux d’indices convergent vers une grande prudence quant à l’utilisation de ce médicament pendant cette période”. Ils notent également : “En outre, si on prend aujourd’hui en compte les données disponibles, il apparaît que la prise de plusieurs antalgiques pendant la grossesse représente un danger encore accru pour l’équilibre hormonal du fœtus masculin”.
Il faut rappeler que cette molécule utilisée pour soulager les douleurs, courbatures ou maux de tête est disponible sans ordonnance en pharmacie. Si une femme sur 10 admet en avoir pris lors de la grossesse, elles seraient en réalité 30% à avoir eu recours à des anti-inflammatoires non stéroïdiens alors qu’elles étaient enceintes.