Hépatite inconnue de l’enfant : l’agence européenne des maladies « préoccupée »
Après l'OMS, c'est au tour du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies de se montrer inquiet.
Il y a une semaine, l’OMS dressait un premier bilan des cas d’une forme d’hépatite d’origine inconnue, touchant des jeunes patients de 1 mois à 16 ans. Ainsi, en date du 21 avril dernier, 169 cas avaient été recensés dans onze pays européens et aux États-Unis. Un nombre qui s’établit désormais à 191.
Après le décès d’un enfant au Royaume-Uni, l’Organisation mondiale de la Santé indiquait qu’à ce stade, il n’était pas encore possible de déterminer “s’il y a eu une augmentation des cas d’hépatite, ou une augmentation de la prise de conscience des cas d’hépatite”.
L’ECDC « préoccupé »
Jeudi 28 avril, c’est le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) de considérer ces cas comme « événement de santé publique préoccupant ». Plus précisément, et dans ce qui constitue sa première évaluation des risques depuis l’avènement de cette hépatite : « Considérant l’étiologie (la cause de la maladie) inconnue, la population pédiatrique affectée, et l’impact potentiellement grave, cela constitue à ce stade un événement de santé publique préoccupant ».
Dans le détail, les 191 cas se répartissent ainsi : 11 au Royaume-Uni, 12 aux États-Unis, 12 en Israël, 55 dans 12 autres pays européens (dont 2 en France) et 1 au Japon.
L’ECDC ajoute que « La maladie est assez rare et les preuves de transmissions d’humain à humain restent peu claires. Les cas dans l’Union européenne sont sporadiques avec une tendance peu claire ».
La difficile évaluation du risque
Si l’agence estime que le risque « ne peut être estimé précisément », elle indique que « Néanmoins, considérant les cas rapportés d’insuffisance aiguë du foie, avec des cas nécessitant une transplantation, l’impact potentiel pour la population pédiatrique est considéré comme élevé ».
D’où vient cette maladie, alors qu’aucun des enfants concernés ne présentait de comorbidité ? Comme l’OMS; l’ECDC dégage une théorie principale, celle d’un lien avec des adénovirus, virus courants et connus, et lesquels sont la plupart du temps à l’origine de symptômes respiratoires, oculaires et digestifs.
Cependant, des causes en particulier toxiques ne sont pas exclues pour autant, et « font toujours l’objet d’investigations et n’ont pas été exclues mais sont considérées comme moins plausible ». En attendant, le Centre recommande que les pratiques d’hygiène soient renforcés.