Intolérance au gluten ou maladie cœliaque : les distinctions majeures expliquées par des spécialistes

Image d'illustration. Cette brioche, avec ou sans gluten ?ADN
Souvent confondues, l’intolérance au gluten et la maladie cœliaque présentent pourtant des caractéristiques distinctes. Des spécialistes expliquent les principales différences entre ces deux troubles, essentiels à connaître pour un diagnostic et une prise en charge adaptés.
Tl;dr
- Différence essentielle : maladie cœliaque cause des lésions intestinales.
- L’autodiagnostic et l’éviction du gluten présentent des risques nutritionnels.
- Diagnostic médical nécessaire avant tout régime sans gluten.
Gluten : entre maladie cœliaque, intolérance et idées reçues
Près de 10 % des Australiens déclarent aujourd’hui suivre un régime sans gluten. Pourtant, derrière cette tendance, les raisons varient considérablement : certains y sont contraints par nécessité médicale, d’autres s’y engagent par précaution ou sur simple inconfort digestif. Mais qu’implique véritablement une éviction du gluten, ce mélange de protéines présent notamment dans le blé, l’orge et le seigle ?
Maladie cœliaque : une atteinte sévère et durable
La maladie cœliaque représente une véritable pathologie auto-immune. En présence de gluten, le système immunitaire réagit de manière inappropriée en s’attaquant aux cellules saines de l’intestin grêle. Ce processus inflammatoire endommage les villosités responsables de l’absorption des nutriments, exposant ainsi à la longue à la malnutrition, à une perte de densité osseuse, voire à des troubles neurologiques tels que l’épilepsie ou la démence. Seule une personne sur cinq atteinte serait effectivement diagnostiquée en Australie, selon les dernières estimations.
Après ingestion de gluten, les symptômes sont multiples : troubles digestifs (diarrhées, ballonnements, douleurs), mais aussi manifestations non digestives comme une sensation de « brain fog », des céphalées ou encore une fatigue persistante. Pour un diagnostic fiable, il est impératif d’avoir conservé une alimentation contenant du gluten avant les examens biologiques et la biopsie intestinale qui confirmeront la maladie.
Intolérance au gluten : symptômes proches mais mécanismes distincts
À côté de cette pathologie grave se trouve l’intolérance au gluten, ou « sensibilité non coeliaque ». Les personnes concernées décrivent souvent des signes similaires — ballonnements, douleurs abdominales — mais sans que leur organisme produise d’agression immunitaire ni de lésion intestinale observable. À ce jour, moins de 1 % de la population australienne vivrait avec cette sensibilité reconnue médicalement.
Pour différencier intolérance et maladie cœliaque, voici le protocole généralement suivi :
- Dépistage par analyses sanguines puis exclusion d’une allergie au blé et d’une maladie cœliaque confirmée.
- Mise en place éventuelle d’un essai diététique encadré par un(e) diététicien(ne) diplômé(e).
- Certaines études imposent des essais comparatifs longs et complexes pour valider officiellement le diagnostic.
Rares sont ceux qui bénéficient d’une investigation aussi poussée ; beaucoup préfèrent tout simplement supprimer le gluten de leur alimentation… parfois sans réelle indication.
S’arrêter au bon diagnostic
Un point demeure essentiel : seules les personnes réellement atteintes doivent impérativement bannir tout apport même minime de gluten – jusqu’à surveiller les contaminations croisées en cuisine – car moins d’un centième de tranche de pain peut suffire à raviver la maladie cœliaque. À l’inverse, chez les sujets simplement sensibles ou auto-diagnostiqués, ces traces provoquent surtout un inconfort passager.
Cependant, renoncer au gluten sans fondement médical expose à des carences en fibres ou vitamines du groupe B et implique souvent un surcoût pour des produits moins nutritifs. Avant toute modification drastique du régime alimentaire, il reste vivement conseillé de consulter un spécialiste comme un(e) diététicien(ne) accrédité(e). L’autodiagnostic n’est jamais anodin ; il vaut mieux laisser guider son choix par la science que par la tendance.
