La crise sanitaire a fait grimper le nombre d’enfants en surpoids
Le bulletin de Santé publique France qui relaie l'étude en question précise les types de populations les plus concernées.
Ce jour, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France établit qu’“À la suite des mesures de confinement, il existe un accroissement significatif du nombre d’enfants en surpoids et obèses par rapport à l’année précédant la crise sanitaire”.
L’étude à l’origine de cette conclusion se base sur plus de 48 000 enfants en moyenne âgés de 4,5 ans et suivis lors des trois dernières années scolaires, donc avant et pendant la crise liée au Covid. C’est dans le département du Val-de-Marne que les mesures de poids des élèves de moyenne section de maternelle ont été scrupuleusement recensées par les services de la Protection maternelle et infantile.
En 3 ans, beaucoup plus d’enfants obèses
Quel est le résultat de cette vaste campagne de suivi du poids ? Une augmentation de plus de 50% du nombre d’enfants obèses en trois ans (518 pour l’année scolaire commencée en 2018 contre 800 en 2021).
Dans le détail, entre 2018-2019 et 2020-2021, le taux d’enfants en surpoids a augmenté de 2.6% et celui des obèses a crû de 1.8%. Et si en 2018-2019, 88.6% des enfants présentaient une corpulence normale, ce taux est descendu à 84.2% pour l’année scolaire 2020-2021.
Les raisons en détails
L’étude explique que les mesures de restriction liées à la pandémie “ont accru la sédentarité et dégradé les modes d’alimentation avec un impact significatif chez les enfants”. De plus, la seule durée d’une heure de sortie quotidienne qui était autorisée a pourtant pâti d’une “peur ambiante”, laquelle “a souvent conduit les parents à ne pas faire bénéficier de ce temps à leurs enfants”.
Autre enseignement de cette étude : ce sont les filles qui sont les plus affectées par cette hausse de l’obésité et du surpoids. Une conclusion qui a “surpris” ses auteurs, “en raison de l’âge des enfants étudiés”.
En outre, les élèves des réseaux d’éducation prioritaire sont aussi majoritairement affectés : “Ces réseaux tiennent compte des contextes sociaux des populations. Or, l’association entre surpoids, obésité et contexte socio-économique défavorable a été montrée”. Et l’étude ajoute que “La pandémie et les mesures prises pour la contenir en France ont accru les inégalités socio-économiques et de fait, par ricochet, semble avoir atteint la santé des enfants”.
Privilégier les repas en collectivité
L’étude relève que la fréquentation de la cantine permet de réduire le risque de prise de poids. Selon les auteurs, “Une hypothèse est que les habitudes délétères prises pendant les périodes de confinement ont été résorbées lorsque des repas pris en collectivité ont repris. Les enfants ont pu accéder de nouveau à des repas équilibrés et à l’activité physique durant la pause méridienne”.
La seule limite à cette étude réside dans le fait que la responsabilité de cette prise de poids ne peut être imputée avec précision à une alimentation de moins bonne qualité ou à un manque d’activités physiques.