La pollution de l’air favorise la résistance aux antibiotiques

Photo d'illustration. Le trafic routier. Pixabay
Une étude internationale établit un lien entre pollution de l'air et augmentation de la résistance aux antibiotiques.
L’étude a été menée entre 2000 et 2018, et concerné les donnée de pas moins de 116 pays. Elle démontre que la hausse des niveaux de pollution atmosphérique est liée à l’antibiorésistance.
Et c’est la première étude à venir faire un tel lien à l’échelle mondiale. L’auteur principal en est le professeur Hong Chen de l’Université chinoise du Zhejiang, et selon lui “La résistance aux antibiotiques et la pollution de l’air sont chacune à part entière parmi les plus grandes menaces pour la santé mondiale”.
Une grande base de données
Le but était donc de savoir si les particules appelées PM2,5, et dont le diamètre est de 2.5 microns, peuvent favoriser cette résistance aux antibiotiques.
Grâce aux données issues de 116 pays, 11,5 millions isolats de test ont été inclus dans l’étude qui portait sur 9 pathogènes bactériens et 43 sortes d’antibiotiques.
Une résistance qui augmente avec les PM2,5
Quels sont les résultats obtenus ? Les scientifiques ont établi qu’avec chaque 1% supplémentaire de pollution atmosphérique, la hausse de l’antibiorésistance se situait entre 0,5% et 1,9%; un taux variant avec l’agent pathogène.
Et les niveaux les plus hauts de résistance aux antibiotiques étaient relevés en Afrique du Nord, Moyen-Orient et au sud de l’Asie.
Plus d’un million de morts prématurées
On estime aujourd’hui que cette résistance est responsable du décès prématuré de près de 1,3 million de personnes par an. Et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dénombre quant à elle 700 000 personnes qui “meurent chaque année d’infections résistantes aux antimicrobiens et un nombre incalculable d’animaux malades ne répondent pas aux traitements”. En outre, précisent les auteurs de l’étude, “L’environnement aérien peut traverser les frontières régionales et propager la résistance aux antibiotiques sur de longues distances et à grande échelle”. Existe également un coût économique lié aux morts prématurées, estimé à près de 400 milliards de dollars.
Et les chercheurs de prévenir que “si les politiques en matière de pollution atmosphérique ne changent pas, la résistance aux traitements pourrait augmenter de 17 % d’ici 2050”.