La prise d’ibuprofène à court terme pourrait provoquer des douleurs chroniques

Photo d'illustration. Douleurs lombaires. Shutterstock.com
L'usage d'anti-inflammatoires serait-elle contre-productive dans certains cas ? C'est ce que suggère une étude.
Prendre un médicament anti-inflammatoire (comme l’ibuprofène) régulièrement pourrait augmenter le risque de développer une douleur chronique, affirme une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.
Près de 100 volontaires souffrant de lombalgie aiguë ont été suivis pendant trois mois. Le but était d’évaluer la façon dont on peut passer d’une douleur aiguë, c’est-à-dire transitoire, à une douleur chronique, installée dans le temps. Mais des souris ont été étudiées dans ce cadre avant les humains.
Baisse de la quantité de neutrophiles
Les scientifiques ont observé la réaction du système immunitaire après administration d’un traitement anti-inflammatoire (AINS), et ont effectué des tests de douleur. Ce qu’ils ont relevé ? Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont “prolongé la durée de la douleur” chez les souris de laboratoire.
La raison en est la suivante : un AINS pourrait causer une baisse de la quantité des neutrophiles, lesquels sont des constituants des cellules qui assurent la défense du corps humain contre les agents microbiens. De fait, les anti-inflammatoires en faisant barrage à l’inflammation le font au niveau des neutrophiles, avec en définitive un retard dans la fin de la phase aiguë de la douleur.
Un risque accru de lombalgie aiguë
Ce constat donc, c’était pour les souris. Et chez l’Homme et les maux de dos ? Le même résultat a pu être observé, résument les auteurs de l’étude : “Les gènes inflammatoires dépendant de l’activation des neutrophiles étaient régulés à la hausse chez les sujets dont la douleur était résolue”. À l’inverse et chez les volontaires présentant une douleur persistante, il n’a pas été relevé de modification.
Pour les chercheurs, l’administration de certains anti-inflammatoires est liée “à un risque accru de douleur persistante”.
Pour présenter les résultats autrement, ceux qui consommaient le plus d’AINS pour soulager les maux de dos avaient un risque 70% plus élevé de développer une douleur à long terme, par rapport à ceux qui avaient pris du paracétamol par exemple.