L’absentéisme explose dans les hôpitaux publics
Selon une étude diligentée par Le Figaro, l’absentéisme dans les hôpitaux publics français a été particulièrement élevé l’an dernier.
Faut-il y voir un signal d’alarme sur les conditions de travail des employés des hôpitaux publics ? Dans tous les cas, la situation est plus que préoccupante dans certains établissements. Selon l’enquête du journal Le Figaro qui s’est appuyé sur les données publiques de l’outil Hospi Diag, l’absentéisme dans les hôpitaux publics français ne cesse de gagner du terrain.
Les arrêts maladie explosent dans les hôpitaux français
En moyenne, les arrêts maladies cumulés dans l’année atteignent 23 jours par employé dans les hôpitaux publics. À titre de comparaison, le secteur privé de son côté doit faire avec 16 jours par an et par employé.
Plus inquiétant encore, dans 22 hôpitaux publics de France, le taux d’absentéisme dépasse les 30 jours par employé par an. Dans le détail, le meilleur élève est l’hôpital de Colmar qui cumule seulement 14 jours d’absentéisme à l’année par employé en moyenne. Le bonnet d’âne revient à l’hôpital de Manoque qui culmine à 40 jours d’absence pour maladie par an et par agent (un taux de 11 %). Du côté des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) Marseille est le pire établissement en matière d’absentéisme avec un taux de 8,2 %. L’établissement y a d’ailleurs mis en place un plan d’action afin de lutter contre ce que la direction appelle « absentéisme de confort ».
Des conditions de travail qui se dégradent
Du côté des syndicats, on dénonce cette appellation et on pointe surtout du doigt le manque chronique d’effectif et la surcharge de travail qui usent les agents hospitaliers. « Le gouvernement persiste à faire croire qu’il n’y a pas de problème d’organisation des temps de travail à l’hôpital. On a mis en place les 35— Heures sans repenser les organisations internes à l’hôpital. Aujourd’hui, il y a de l’usure, de la fatigue, de la démotivation. » explique Frédéric Valletoux, président de fédération hospitalière de France sur Europe 1.
La mise en place du jour de carence en 2012 avait enrayé cette progression de l’absentéisme. Mais, le dispositif a été supprimé en 2013 par le gouvernement Ayrault. S’en est suivi une nouvelle hausse des arrêts maladie.