Le chemsex, c’est quoi ?

De nombreux médicamentsUnsplash
Drogues et sexe, tel est le mélange qui inquiète les autorités sanitaires. Mais c'est quoi, exactement ?
Le “chemsex” est un mot-valise combinant les termes “chemical” (produits chimiques en anglais) et “sexe”. Cette pratique consistant à consommer des drogues de synthèse pour vivre une sexualité plus libre et désinhibée est décriée car elle peut impliquer des conduites à risques.
Désinhibition et substances chimiques n’est pas une nouveauté au niveau social. En effet, qui n’a pas compté sur l’alcool pour se “donner du courage”, quoi que l’on puisse penser de cette façon de faire ? Prendre des produits stimulants n’est pas nouveau donc, qu’il s’agisse de casser la barrière de la timidité ou de vivre une sexualité différente.
Une pratique associe à l’homosexualité masculine, mais pas seulement
Née au Royaume-Uni au milieu des années 2000, cette pratique est le plus fréquemment associée à l’homosexualité masculine mais pas seulement. GHB, 3-MMC, Kétamine, MDMA, méthamphétamine,… Participent à aider les participants à entretenir des rapports sexuels plus longs et plus intenses tout en faisant fi de sensations primaires comme la faim et de soif.
Et aucune couche de la société n’est épargnée par cette pratique.
Une pratique qui interroge et inquiète
D’après l’étude Sea, Sex and Chems, présentée à la fin du mois de novembre à paris, cette pratique serait en en telle phase ascendante qu’elle se serait muée en un phénomène inquiétant pour les autorités de santé.
Pour Dorian Cessa, docteur et coordinateur principal de l’étude, cette pratique d’abord homosexuelle irradie dans “toutes les parties de la population, quelles que soient l’orientation sexuelle ou le genre des personnes concernées”.
“Et les produits utilisés sont disponibles en deux clics sur Internet pour des prix ridicules”, ajoute Jean-Luc Romero-Michel, adjoint d’Anne Hidalgo et militant de longue date contre le Sida et pour la droit à mourir dans la dignité. Sans compter que la diffusion de certaines drogues, a été “significativement majorée depuis le début de l’épidémie” de coronavirus, avance Dorian Cessa.
Quels sont les risques ?
Les risques relatifs à cette pratique sont de plusieurs ordres, et sont plus ou moins graves :
- G-hole (perte de conscience pouvant conduire au coma ou au décès), crise d’angoisse pouvant conduire à des tentatives de suicide ;
- arrêt cardiaque ;
- transmission d’IST comme le VIH ou l’hépatite C.
D’après l’étude, il existe “des risques notables d’addiction aux substances chez plus de 80%” des pratiquants. Repli sur soi, difficultés professionnelles, syndromes anxio dépressifs ou encore dysfonctions sexuelles peuvent encore se manifester.