Contre les IST, la Haute autorité de santé veut faire évoluer la loi
Cette évolution concerne le secret professionnel, lequel limite entre autres les possibilités d’information des partenaires.
Dans un but de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), la Haute autorité de santé (HAS) veut une évolution législative.
Elle veut ainsi que la loi permette « d’offrir au patient chez qui une IST est diagnostiquée la possibilité de choisir la manière d’informer son ou ses partenaire(s) et de favoriser ainsi l’initiation d’une démarche de notification ».
Une information consentie
Dans son avis du jeudi 9 mars, l’organe indique :
L’idée serait que le professionnel de santé ou un tiers puissent informer le partenaire d’un patient avec le consentement de ce dernier.
Jusqu’à présent, le secret professionnel empêche cette information.
Un outil de prévention important
La Haute autorité de santé tient à rappeler que la démarche dite de notification au(x) partenaire(s) constitue un outil de prévention majeur. En effet, son but est de casser les chaînes de transmission, en touchant une population à plus haut risque, et à terme donc, minimiser la morbidité et la mortalité associées.
Elle souhaite aussi l’autorisation d’un traitement accéléré des partenaires (TAP) en France. Le TAP consiste à remettre au patient diagnostiqué avec une IST une ordonnance au profit d’un partenaire, sans que ce dernier ait suivi une consultation avant cela.
Une hausse des infections chez les jeunes
Le TAP permettrait « aux partenaires d’être traités au plus tôt, surtout en l’absence de symptômes et si l’on sait qu’ils ne s’adresseront pas à un médecin ou ne se rapprocheront pas du système de santé ».
D’après Santé publique France, le taux d’incidence des diagnostics de chlamydia chez les femmes de moins de 25 ans est passé de 3,2 personnes sur 1 000 en 2018 à 5,2 sur 1 000 en 2021. Et il a été multiplié par deux chez les hommes de cette même tranche d’âge (de 1,4 sur 1 000, à 2,9) et sur la même période.
Une telle évolution réglementaire viendrait compléter le dispositif concernant les préservatifs gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans, et qui est déployé depuis le mois de janvier.