IST : un vieil antibiotique pour contrer trois d’entre elles
Les Etats-Unis pourraient recommander une nouvelle arme préventive contre les infections sexuellement transmissibles.
La doxycycline a été mise au point il y a des décennies pour traiter les IST bactériennes après qu’une personne a été infectée. Et il se pourrait bien que dans les prochaines semaines, il soit déployé de manière préventive cette fois.
En effet, la principale agence sanitaire fédérale américaine qui regroupe les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) doit énoncer de nouvelles recommandations concernant la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Des essais cliniques convaincants
Pour quelle raison ? Des essais cliniques ont démontré que 200 mg de doxycycline, dans les 72 heures après un rapport sans protection réduirait significativement le risque d’infection à trois maladies : la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis.
Pour Jonathan Mermis, directeur des CDC pour la prévention du VIH, cette façon de procéder nommée « DoxyPEP » est jugée comme étant « la première intervention majeure que nous avons contre les IST depuis le vaccin contre le papillomavirus humain ».
Une réduction de deux tiers des IST
Trois des quatre essais cliniques ont abouti à un succès pour la doxycycline, avec « une réduction de deux tiers d’infections sexuellement transmissibles », a précisé à l’AFP la chercheuse américaine Annie Luetkemeyer. En ce qui concerne la chlamydia et la syphilis, le nombre d’infections a chuté de 80%, et de 55% pour celle de la gonorrhée.
L’annonce de ce déploiement supplémentaire fait le bonheur des médecins, car le pays fait face depuis une dizaine d’années à une vague d’infections bactériennes visées par le traitement.
La doxycycline, un « outil supplémentaire »
À ce propos, Jonathan Mermin précise :
Le nombre de cas de syphilis aux États-Unis est à son plus haut niveau depuis plus de 50 ans. La nation a besoin de nouveaux outils pour prévenir les IST.
En revanche, Annie Luetkemeyer invite à prendre en compte le fait que la doxycylcine ne doit pas représenter la seule réponse à ces épidémies. Mais plutôt, de l’envisager comme « un outil supplémentaire ». En outre, certains médecins craignent le développement d’une résistance aux antibiotiques.