Le préjudice d’anxiété de 10 anciens mineurs lorrains reconnu aux Prud’hommes
Le préjudice d’anxiété de dix anciens mineurs de fer lorrains exposés au risque de développer de graves maladies professionnelles a été reconnu vendredi par la justice prud’homale à Longwy (Meurthe-et-Moselle), une première pour d’anciens mineurs en France.
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Le conseil des Prud’hommes de Longwy a condamné le liquidateur de la société Lormines, l’ancien exploitant des mines de fer aujourd’hui fermées, à verser 4.500 euros de dommages et intérêts à chacun des dix demandeurs, a constaté un journaliste de l’AFP.
« C’est un moment historique, c’est la première fois que des mineurs font condamner les anciens exploitants, je devrais dire exploiteurs, pour les avoir exposés à des produits cancérogènes », s’est félicité François Dosso, responsable de la CFDT Mineurs, la voix nouée par l’émotion. « C’est une grande victoire pour la corporation minière, mais aussi pour l’ensemble des salariés qui sont exposés à des produits cancérogènes par la faute de l’employeur », a-t-il ajouté.
La bataille juridique est toutefois loin d’être terminée : à Forbach (Moselle), les Prud’hommes étudient des demandes similaires de 850 anciens mineurs des houillères de Lorraine, opposés à leur ancien employeur Charbonnages de France. Un premier jugement sur une première partie de ces dossiers n’est pas attendu avant mai.
Par ailleurs la décision des Prud’hommes est susceptible d’appel. « De toute façon, on est partis pour aller jusqu’en cassation », avait estimé avant l’audience de vendredi Me Jean-Paul Teissonnière, l’avocat des anciennes « gueules noires » lorraines.