Les migraines protégeraient contre le développement du diabète de type 2
Selon une nouvelle étude, les douleurs migraineuses permettraient de façon détourner de se protéger contre le diabète.
D’après les données de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), les migraines touchent aujourd’hui 15 % de la population mondiale. Cette pathologie concerne 20 % des femmes, 10 % des hommes et 5 % des enfants. Par le biais d’une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle de l’American Chemical Society (ACS), des chercheurs ont souligné que les personnes souffrant de migraines sont moins susceptibles de développer un diabète de type 2, mais aussi qu’une partie des diabétiques est moins sujettes aux migraines.
Le diabète n’aime pas les migraines
Dans les détails, les chercheurs expliquent que les peptides causant les douleurs migraineuses peuvent influencer la production d’insuline en régulant la quantité d’insuline sécrétée ou en augmentant le nombre de cellules pancréatiques qui la produisent.
Avant toute chose, Thanh Do, auteur principal de l’étude, rappelle que « les migraines surviennent dans le cerveau, tandis que le diabète est associé au pancréas, et ces organes sont éloignés l’un de l’autre ». Les chercheurs expliquent ensuite avoir découvert que deux peptides du système nerveux jouaient un rôle majeur dans la douleur des migraines : celui lié au gène de la calcitonine (CGRP) et le polypeptide d’activation de l’adénylate cyclase hypophysaire (PACAP). Petite information qui a son importance, ces mêmes peptides ainsi que le peptide apparenté amyline sont aussi présents dans le pancréas afin de libérer de l’insuline via les cellules bêta.
Après avoir fait ce rapprochement, les chercheurs ont souhaité comprendre l’influence de l’activité des peptides sur les deux pathologies. Une série d’expériences a ainsi été menée sur des souris. Ils ont ainsi découvert que le CGRP avait permis d’abaisser les niveaux d’insuline, mais aussi la résistance à l’insuline se développant dans le cas d’un diabète de type 2. Cependant, le peptide ne permet pas de réguler l’insuline 1 de la souris. Ils ont aussi souligné que ce dernier est associé à l’agrégation d’amyline. Cela peut ainsi contribuer aux dommages des cellules bêta, provoquant ainsi le diabète de type 2. Du côté du PACAP, il joue bien un rôle protecteur contre le diabète étant donné qu’il « stimule la libération d’insuline, ce qui conduit à une résistance à l’insuline ».
Pour conclure, Thanh Do déclare : « Malgré ces résultats positifs, vous ne pouvez pas injecter de CGRP et de PACAP dans le corps en tant que stratégies thérapeutiques pour le diabète, car ces peptides provoquent des douleurs migraineuses. Mais une fois que nous comprendrons comment ils exercent leurs effets sur la sécrétion d’insuline, nous pourrons concevoir des analogues peptidiques capables de contrôler l’insuline sans se lier aux récepteurs de la douleur ».