Les sols du Mercantour restent contaminés par Tchernobyl
Selon une étude publiée ce 31 juillet par la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), les sols de deux joyaux des Alpes françaises, le parc national du Mercantour et le Col de la Bonette-Restefond, présentent un niveau de radiation pratiquement alarmant trois décennies après l’accident de la centrale nucléaire soviétique.
Le sol des Alpes reste toujours contaminé par Tchernobyl
La Criirad a constaté un niveau de radioactivité au césium 137 « plus de deux fois supérieur à la normale ». Dans certains secteurs, le métal radioactif atteint des valeurs qui dépassent le niveau naturel de plusieurs dizaines ou plus de cent fois. Certains échantillons de terre dégagent une radioactivité dépassant les 100.000 becquerels. Elle note que l’érosion a tendance à concentrer les éléments radioactifs dans les vallées.
Selon l’organisme indépendant, il suffit de demeurer deux heures sur ces lieux contaminés pour faire l’objet d’une exposition non-négligeable, La Commission qualifie d’ailleurs les échantillons recueillis de « déchets radioactifs », qui doivent être transférés à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs ».
La Criirad tire la sonnette d’alarme depuis 1998
Un bref passage sur les lieux n’est pas pour autant dangereux. Toutefois, « il ne faut pas rester longtemps dans les zones contaminées, car cette exposition longue peut avoir des conséquences graves : problèmes thyroïdiens, cancers, à en croire le directeur de l’organisme de recherche. La Criirad avait déjà tiré la sonnette d’alarme dès 1998, lorsqu’elle avait demandé au ministre de la Santé, de déconseiller aux visiteurs de trop s’attarder sur les lieux et avait recommandé de dégager quelques centimètres de sol dans les secteurs les plus contaminés. Or, selon la Criirad, « depuis 1998, rien n’a été fait ». Les vacanciers jugeront.
La catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986
L’accident a été provoqué par l’augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur no 4 conduisant à la fusion du cœur. Cela a entraîné une explosion et la libération d’importantes quantités d’éléments radioactifs dans l’atmosphère, provoquant une très large contamination de l’environnement, et de nombreux décès et maladies survenus immédiatement ou à long terme du fait desirradiations ou contaminations.
Il s’agit du premier accident classé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES) (le second étant la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011), et il est considéré comme le plus grave accident nucléaire jamais répertorié.
La centrale nucléaire est située sur un affluent du Dniepr à environ 15 kilomètres de Tchernobyl (Ukraine), et à 110 kilomètres de la capitale Kiev, près de la frontière avec la Biélorussie.
L’accident de Tchernobyl est la conséquence de dysfonctionnements importants et multiples :
- un réacteur mal conçu, naturellement instable dans certaines situations et sans enceinte de confinement ;
- un réacteur mal exploité, sur lequel des essais hasardeux ont été conduits ;
- un contrôle de la sûreté par les pouvoirs publics inexistant ;
- une gestion inadaptée des conséquences de l’accident.
Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, controversées, sont importantes aussi bien au plan sanitaire, écologique, économique que politique. Plus de 200 000 personnes ont été définitivement évacuées.
Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) établi en 2005 recense près de 30 morts par syndrome d’irradiation aiguë directement attribuables à l’accident et estime que 5 % des décès de liquidateurs seraient liés à la catastrophe. Dans les populations locales, 4 000 cancers de la thyroïde ont été officiellement diagnostiqués entre la catastrophe et 2002, dont la grande majorité est attribuée à la catastrophe. De plus, ce rapport estime que le nombre de morts supplémentaires par cancer dans ces populations (estimé à 4 000 morts d’après les modèles de radioprotection) est trop faible par rapport à la mortalité naturelle (100 000 morts, soit 4 % d’accroissement) pour être détectable par les outils épidémiologiques disponibles.
Conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France
Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France, sont un sujet de débat depuis la catastrophe, en 1986. En effet, officiellement, il n’y a pas eu de conséquence négative pour la santé en France, ce qui est contesté par certaines associations souvent proche de mouvances antinucléaires, lesquels réclament une plus grande transparence des pouvoirs publics sur le sujet.
Les traces de radioactivité relevées en France, qui se chiffrent en dizaine de milliers de Bq/m2, sont donc de l’ordre du centième de ce qui est considéré comme un débit de dose en pratique négligeable. Ces traces relevées, tout en étant détectables, restent à un niveau faible, ne justifiant pas le qualificatif de « contamination ». Il faudrait des contaminations dix à cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique. (source wikipedia)