Une étude danoise montre que le passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver augmenterait les cas de dépression grave.
Si le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver peut sembler être une bonne idée sur le papier et donne l’impression de gagner une heure de sommeil le jour du changement, en réalité il pourrait bien causer de graves dépressions. C’est le constat d’une étude danoise qui pointe du doigt les répercussions mentales de ce changement horaire qui concerne plus d’1,6 milliards d’humains à travers le monde.
11% de dépressions en plus avec la transition horaire
Les chercheurs de l’hôpital universitaire d’Aarhus, au Danemark, en collaboration avec leurs collègues de l’université de Copenhague et de Stanford aux États-Unis mettent en cause l’impact du passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver sur le moral et les cas de dépressions. Pour ce faire les scientifiques ont passé au peigne fin 185.419 diagnostics de dépression enregistrés entre 1995 et 2012 au Registre central danois de recherche psychiatrique.
Les résultats de l’étude, publiée dans la revue scientifique Epidemiology, montrent que le nombre de patients diagnostiqués dépressifs et hospitalisés en psychiatrie augmente de 11% avec le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver mais pas dans le cas inverse. Les chercheurs notent que l’augmentation est bien due à la transition horaire et non pas à d’autres facteurs comme la météo ou le raccourcissement des journées qui ont été pris en compte dans l’étude.
Indicateur déprimant d’une longue période de jours courts ?
Les auteurs soulignent que si ils se sont concentré sur les cas de dépressions sévère, ils estiment que la transition pourrait aussi entrainer d’autres formes de dépressions moins graves. L’étude n’explique pas la raison de ce phénomène mais l’équipe menée par le Pr Søren D. Østergaard avance que l’avancement soudain du coucher du soleil est peut-être responsable. Ce changement est l’indicateur de l’arrivée d’une longue période de journées courtes et peu ensoleillées, ce qui pourrait expliquer le désarroi des patients lors de la transition.
La baisse de luminosité affecte le rythme circadien et pourrait bien jouer un rôle dans la dépression, au même titre que le manque de vitamines D synthétisées par le soleil. L’étude précise que l’effet du changement d’heure se dissiperait en dix semaines.