Mal de dos chronique : un traitement prometteur à l’essai
Des médecins français sont parvenus à trouver un traitement contre les lombalgies chroniques. Il s'agit d'injecter un corticoïde directement dans le disque vertebral.
Une bonne nouvelle pour ceux qui ont constamment mal au dos. Alors que la lombalgie chronique handicape près de 5 millions de personnes en France selon l’Inserm, un nouveau traitement pourrait aider les 20% qui souffrent d’une discopathie active. Mis au point par une équipe française, il consiste à injecter un corticoide directement dans le disque vertebral lors d’une procédure de 30 minutes qui permet de diviser la douleur par deux.
Un traitement qui divise la douleur par deux
L’étude menée par des médecins de l’AP-HP et de l’Inserm, publiée dans la revue scientifique Annals of internal medicine, porte sur un traitement qui pourrait bien soulager certains patients atteint de lombalgie. Il permettrait d’aider ceux qui souffrent de discopathie active, une inflammation discale qui touche le disque intervertébral présent entre chaque vertèbre de la colonne vertébrale.
Ce traitement, le résultat de près de 20 ans de recherche pour soigner des patients qui n’avaient jusqu’à présent pas de solution efficace, a été confirmé par un essai thérapeutique mené auprès de 135 patients. Il consiste en l’infiltration de corticoides directement dans le disque intervertébral lombaire lors d’une procédure sous contrôle radiographique. Le traitement ne dure que 30 minutes sous anesthésie locale et en ambulatoire, pour diminuer la douleur pendant quelques mois.
Améliorer la durée
Le Pr François Rannou, rhumatologue à l’hôpital Cochin à Paris et co-directeur de l’étude explique : “On est chez des patients avec des niveaux de douleur très élevés, aux alentours de 7/10 sur l’échelle visuelle de la douleur. Quand vous mettez le médicament dans le disque, en un mois, vous passez à 3,5/10. On divise donc la douleur par deux, ce qui est énorme pour des patients qui ont mal au dos depuis, en moyenne, quatre, cinq, six ans”.
Les chercheurs doivent dorénavant plancher sur une solution à long terme. Actuellement les bienfaits du traitement ne durent que trois mois en moyenne. “Le prochain challenge réside dans un nouvel essai visant à obtenir un effet symptomatique à long terme et peut être structural sur la discopathie, c’est l’objet d’un essai européen H2020 qui débute“, explique le Pr François Rannou. Ils envisagent des solutions à base d’autres médicaments mais aussi l’injection de cellules-souches directement dans les disques.