En 2009, une fillette de 6 ans, Camille, décède à l’hôpital des suites de négligences. Hier, deux médecins liés à ce dossier, comparaissaient au tribunal de Créteil.
Une anesthésiste et un chirurgien était jugés, hier, à Créteil pour homicide involontaire, suite à la mort d’une fillette, de 6 ans, Camille, à l’hôpital, quelques jours après avoir subi une intervention chirurgicale, en 2009. L’enquête démontre des négligences et des peines de prison avec sursis ont été requises par le procureur.
Mort de Camille : les médecins accusés de négligences
Alors que la petite Camile de 6 ans souffre d’infections urinaires chroniques, ses parents décident de l’amener à l’hôpital le 24 septembre 2009. Le lendemain elle subira une intervention chirurgicale dite « de Cohen ». Pourtant, loin de soulager ses souffrances, quelques jours après la santé de la fillette se dégrade, elle est prise de vomissements, elle fait des poussées de fièvre et finira par succomber à un arrêt cardiaque. L’autopsie conclura à une mort par choc septique.
En fait, Camille n’aurait jamais dû être opérée ce jour-là. La petite fille souffrait d’une infection urinaire un jour avant d’entrer à l’hôpital, ce qui « aurait dû conduire au report de l’intervention chirurgicale », indiquaient des experts mandatés par la juge d’instruction. Cependant, ni le chirurgien ni l’anesthésiste n’avaient consulté les résultats de cette l’analyse obligatoire avant toute opération.
Le chirurgien assume sa responsabilité
« J’y pense tous les jours. (…) Ses parents me l’avaient confiée, j’assume toute la responsabilité », a déclaré le chirurgien, aujourd’hui à la retraite. L’anesthésiste, lui, nie toute responsabilité, indiquant que les résultats de l’examen ne figuraient pas dans son dossier mais dans celui du chirurgien.
Des erreurs supplémentaires ont cependant été pointées par les experts. Alors que la fillette se plaint de douleurs trois jours plus tard, le chirurgien lui aurait prescrit un traitement antibiotique non adapté. La nuit suivante, alors que l’anesthésiste est de garde, elle ordonne un traitement par intraveineuse alors que celle-ci est informée de la persistance des symptômes par un interne. Cependant, elle ne se déplacera pas pour voir la fillette. Les experts indiquent qu’une visite aurait permis de se rendre compte de la gravité de l’état de Camille et qu’un transfert en réanimation aurait « peut-être permis d’éviter le décès ».
Le procureur a requis une peine de 12 à 18 mois de prison avec sursis pour le chirurgien et de 8 à 10 mois avec sursis à l’encontre de l’anesthésiste. En outre, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) pourrait encourir une amende de 45.000 euros.