Opérées par un homme, les femmes auraient plus de risques de mourir
Un million d'opérations réalisées au Canada pendant plus de 10 ans ont servi de base à cette étude.
Aussi surprenant et inquiétant que cela puisse paraître, lorsqu’un homme opère une femme, cette dernière aurait environ 30% de risques en plus de mourir par rapport à un malade masculin.
C’est le 4 janvier que le quotidien britannique The Guardian a relayé cette conclusion établie par des chercheurs canadiens de l’Université de Toronto.
Un million d’actes chirurgicaux
Les scientifiques ont analysé pas moins d’1,3 million d’actes chirurgicaux réalisés dans la province de l’Ontario au Canada entre 2007 et 2019, et par 3 000 spécialistes.
Trois critères étaient pris en compte : le sexe du patient opéré, celui du chirurgien et les suites de l’opération. Angela Jerath, épidémiologiste et co-auteure de cette étude, a expliqué au Guardian : « Ce résultat a des conséquences médicales réelles pour les patientes et se manifeste par plus de complications, de réadmissions à l’hôpital et de décès pour les femmes par rapport aux hommes ».
Fort logiquement, la professionnelle se montre inquiète : « C’est préoccupant car il ne devrait y avoir aucune différence entre les sexes dans les résultats des patients, quel que soit le sexe du chirurgien ».
Autre différence ? « Lorsqu’une chirurgienne opère, les résultats pour les patients sont généralement meilleurs, en particulier pour les femmes, même après ajustement pour tenir compte des différences d’état de santé chronique, d’âge et d’autres facteurs, lorsqu’elles subissent les mêmes procédures ».
Comment expliquer ces résultats ?
Les chercheurs pensent que les explications sont à chercher « des préjugés sexistes implicites, attitudes, stéréotypes profondément enracinés (…) des différences entre le style de travail, la prise de décision et le jugement des médecins hommes et femmes ».
Quoi qu’il en soit, la Dr Jerath écarte toute différence qui naîtrait de la formation, car « Les deux sexes suivent exactement les mêmes processus ». Des recherches plus détaillées sont nécessaires pour examiner la communication, la confiance et les relations médecin-patient.