Parkinson : une pompe pour envoyer de la dopamine dans le cerveau

Illustration du cerveau. Pixabay
L'essai clinique mené à Lille a pour but de tester de nouveau mode d’administration de dopamine directement dans le cerveau des patients.
D’après l’Inserm, 160 000 Français sont touchés par la maladie de Parkinson. Pour rappel, cette pathologie neurologique se définit par des symptômes moteurs : tremblements, lenteur dans l’initiation des mouvements et leur coordination, et une rigidité musculaire anormale.
Au niveau du cerveau, la principale caractéristique est la dégénérescence progressive des neurones à dopamine, qui sont responsables du bon accomplissement des mouvements. Et les seules solutions proposées ont pour but de freiner la progression de la maladie, avec en particulier l’administration de dopamine qui compense les conséquences de la neurodégénérescence.
Dopamine : vers un nouveau moyen d’administration ?
À Lille, une start-up nommée InBrain Pharma a mis au point en partenariat avec le CHU une méthode inédite consistant à administrer de la dopamine directement dans le cerveau des patients. Le professeur David Devos, neurologue au CHU de Lille et spécialiste de Parkinson, rappelle : “Dans les cinq à dix premières années de la maladie, un traitement par voie orale suffit généralement. Ensuite, il entraîne des complications chez 50% à 80% des patients qui passent sans cesse de surdosage à sous-dosage”.
Et le Dr Fisichella, à la tête de la start-up, précise le principe de ce nouveau moyen d’administration : “Une pompe électrique contenant le médicament est implantée dans l’abdomen et va envoyer la dopamine dans le cerveau via un cathéter”.
Des premiers résultats spectaculaires
Le premier essai se basait sur 4 patients, et une vingtaine sera menée. À 20Minutes, le Dr Devos précise encore la raison pour laquelle les résultats sont déjà communiqués : “L’impact sur les symptômes de la maladie est tellement important. Avec une dose de traitement de 200 mg/24h, les patients parviennent à un contrôle parfait des symptômes 80 % de leur journée”.
Sans ralentir pour autant l’évolution de la maladie, la qualité de vie en ressort grandie et d’un point de vue économique, cette alternative est plus que positive comme l’indique le Pr Devos : “Le coût d’implantation, de l’ordre de 20 000 euros, sera rapidement compensé par l’arrêt des aides à l’autonomie qui ne seront plus nécessaires”.
Seize millions d’euros sont nécessaires pour financer l’essai en cours et lancer un essai de phase 3 avec une centaine de patients à travers l’Europe, avec une mise sur le marché vers 2028. Autre motif d’espoir : ce système pourrait à terme être transposé à d’autres maladies neurodégénératives, dont la plus importante en termes de personnes touchées reste Alzheimer.