D'après l'Agence nationale de sécurité du médicament, plus de 3000 traitements se sont retrouvés en flux tendu pendant cet hiver.
C’est en raison d’une triple épidémie (Covid-19, grippe et bronchiolite) que la France, à l’instar de plusieurs autres pays en Europe, a connu une pénurie de médicaments pendant cet hiver.
Ce sont ainsi environ 3 000 molécules qui ont fait l’objet de ruptures de stocks, dont paracétamol ou amoxicilline, ce dernier étant l’antibiotique le plus prescrit aux enfants en cas d’infections.
Une demande multipliée par deux
De telles carences concernent des traitements fortement demandés s’explique par le fait que « 40 % des médicaments génériques sont produits par deux laboratoires dans le monde », a indiqué à franceinfo l’économiste Nathalie Coutinet.
En dehors de l’amoxicilline ou du paracétamol, dont les stocks retrouvent petit à petit leurs niveaux de stocks habituels, d’autres médicaments sont fréquemment en rupture : des anticancéreux, hormones de croissance, ou insulines, comme l’indique un membre de l’Ordre des pharmaciens, Bruno Meleine.
Des stocks à assurer en prévision
En 2010, seuls 89 étaient en rupture de stock. Les syndicats de pharmaciens veulent anticiper et demandent que des stocks soient constitués en prévision de l’hiver 2023-2024.
Selon eux, un prix unique européen pourrait faire partie de la solution pour éviter ces pénuries. Le mois prochain, la Commission européenne devra présenter une révision de sa stratégie pharmaceutique.
Elaboration d’une liste ‘stratégique »
Au début de ce mois, le gouvernement français a mis en place un comité de pilotage entre le ministère de la Santé et celui de l’Industrie. Le but, d’ici à la fin du mois de mai prochain, est de dresser une liste de médicaments « stratégiques pour la santé de nos concitoyens ».
Avant cela, à TF1, une source au sein du ministère de la Santé et de la Prévention a annoncé un retour à la normale « d’ici un mois ».