Progestatifs : un « surrisque » de méningiomes pour trois traitements supplémentaires
Une nouvelle étude de l'ANSM montre qu'après Lutéran ou Androcur, trois produits de la même famille présentent un "surrisque significatif" de méningiomes.
On le sait déjà, des traitements pris par un grand nombre de femmes ont révélé leur capacité à favoriser des tumeurs au cerveau Lutényl, Androcur, Lutéran.
Une vaste étude de l’agence française du médicament (ANSM) montre que le risque lié aux progestatifs n’est pas avéré pour tous les médicaments de cette famille.
Progestatifs et méningiomes : conclusion
L’ANSM résume les résultats de son étude :
L’utilisation prolongée de promégestone (Surgestone 0,5 mg), de médrogestone (Colprone 5 mg), ou d’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera 150 mg / 3 ml) est associée à un surrisque de méningiome.
Pour rappel, les progestatifs visent au traitement de maladies comme l’endométriose, l’infertilité, mais aussi pour accompagner la ménopause. Et le but contraceptif est aussi parfois recherché.
Trois nouveaux produits
Au-delà des trois premiers médicaments connus, et comme l’explique à l’AFP le chercheur Alain Weill, à la tête de l’étude se basant sur une centaine de milliers de patientes, « évidemment, on craignait pour un certain nombre d’autres progestatifs ».
Et ce fut donc le cas à l’issue de l’étude pour Colprone, Surgestone et Depo Provera, lesquels multiplient bien les risques de méningiome, respectivement par 4,1, 2,7 et 5,6, lorsqu’ils sont pris sur une période de plus d’un an.
Des éléments rassurants
Cependant, d’autres traitements ne montrent pas de risque, à l’instar de l’Utrogestan (progestérone), Duphaston et Climaston (dydrogestérone).
Et un stérilet délivrant des progestatifs n’est pas non plus sujet à risques. Un demi-million de femmes y auraient recours en France, estiment les chercheurs.
Un doute sur le diénogest
Emmanuelle Mignaton, présidente de l’association Amavea qui regroupe des patientes atteintes de méningiomes suite à la prise de progestatifs, indique à l’AFP :
Il y a toujours une incertitude qui plane sur ce médicament alors qu’il est présenté par des gynécologues comme un traitement miracle.
Elle parle du diénogest, lequel n’était pas assez prescrit pendant la période de l’étude (de 2009 à 2018) pour donner lieu à des conclusions fiables.