Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué ?

Illustration. Un bébé en pleurs. Ben_Kerckx / Pixabay
Cette forme de maltraitance constitue une urgence médicale, en raison de ses dommages pour le cerveau.
Un syndrome du bébé secoué correspond à un traumatisme crânien qui se manifeste quand un très jeune enfant est brutalement secoué.
Oui, il s’agit autant d’une urgence médicale qu’un acte de maltraitance. Il existe des moyens de ne pas en arriver là quand un enfant pleure.
Un cerveau fragile
Plus précisément, ce syndrome est un traumatisme crânien non accidentel qui occasionne des lésions au cerveau. La plupart du temps, c’est une personne à cran, exaspérée par les pleurs qui en est responsable.
Il concerne en majorité les enfants de moins d’un an, et surtout de moins de 6 mois. En l’absence d’un diagnostic précocement établi, le phénomène est appelé à se reproduire la plupart du temps, et ainsi les risques de lésions encore plus graves sont accrus.
Quels symptômes peuvent le révéler ?
C’est aussitôt après avoir été secoué que l’enfant manifeste les premiers signes du syndrome :
- somnolence anormale, troubles de la conscience ;
- tonicité réduite ou a contrario corps rigide ;
- mouvements non habituels ou convulsions ;
- difficultés respiratoires.
Ces autres signes doivent aussi inquiéter comme :
- un appétit amoindri ;
- des sourires et des babillages moins fréquents ;
- irritabilité, pleurs ;
- mouvements oculaires inhabituels, pupilles de taille contraire, le regard n’est pas suivi ou l’enfant louche.
Les secours doivent être contactés sans attendre pour espérer réduire les séquelles. Et si avant l’arrivée des secours l’enfant vomit ou convulse, le placer sur le côté en position latérale de sécurité.
Diagnostic du bébé secoué
Un examen complet est mené, et éventuellement complémentaires comme un bilan sanguin, un fond de l’oeil, un scanner du cerveau, une IRM ou des radiographies.
En cas de forte suspicion de secouement, le procureur de la République est saisi et l’enfant protégé. Les parents sont informés du signalement et de la possibilité de porter plainte s’ils disent ne pas être en cause et attribuent le secouement à une autre personne.
Les conséquences
Nourrissons et jeunes enfants ayant une tête relativement grosse et lourde par rapport à leur corps, et la musculature de leur cou étant faible, les blessures potentielles et les séquelles sont d’autant plus importantes. Les lésions cérébrales peuvent en effet être à l’origine de retard du développement psychomoteur, de troubles cognitifs, de paralysie, de déficit auditif…
Comment éviter ce syndrome ?
Quand rien ne suffit à calmer l’enfant, et que l’impatience et la colère montent, il est primordial de garder son calme et de prendre le temps de se demander pour quelle(s) raison(s) vous vous trouvez dans cet état.
Si rien n’y fait, couchez votre enfant sur le dos dans son lit puis quittez la chambre en tentant de trouver un moyen de vous calmer.
Si vous sentez que vous êtes susceptibles secouer votre bébé dans les instants qui viennent, demandez de l’aide :
- “Allô enfance en danger” au 119, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7,
- ou “Allô parents bébé” au 0.800.00.34.56 du lundi au vendredi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures.