Récidives de cancers ORL : les espoirs placés dans un vaccin français

Photo d'illustration. Une seringue. Pixabay
Il ne s'agit pas ici de prévenir l'apparition de la maladie, mais bien de la traiter. Explications.
La société française Transgene est à l’origine du développement d’un vaccin visant à prévenir la récidive des cancers de la sphère ORL.
Les résultats ont été présentés à l’occasion du congrès de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) à Chicago, où ont été aussi dévoilés d’excellents résultats d’un essai clinique sur le cancer du poumon).
Un produit personnalisé selon le patient
Hedi Ben Brahim, directeur général de Transgene et “papa” du vaccin, a indiqué au Parisien sa particularité :
Le produit est unique pour chaque patient. Il sera utile pour la personne pour laquelle il est conçu, et ne servira à rien pour une autre.
Parmi les 31 patients ayant participé à l’étude de phase I, la moitié s’est vu administrer le vaccin, l’autre un placebo. Et aucun des patients ayant bénéficié du sérum n’a vu son cancer récidiver.
Comment fonctionne le vaccin ?
Quand la tumeur est enlevée après une intervention chirurgicale, celle-ci est séquencée génétiquement. C’est ensuite une intelligence artificielle japonaise qui, parmi les 3 000 mutations possibles, va choisir les 30 les plus à risque pour chaque maladie.
Et ces potentielles mutations servent donc de fondation au développement du vaccin. Le Professeur Christophe Le Tourneau, à la tête des essais cliniques à l’Institut Curie à Paris, explique :
Il va éduquer leur système immunitaire pour qu’il développe des anticorps capables de détruire les cellules cancéreuses.
Une première mondiale
Le vaccin est administré au patient par l’intermédiaire de vingt injections sous-cutanées. Et pour Hedi Ben Brahim, il est un produit “vraiment efficace qui va entraîner le système immunitaire sur les points pertinents à reconnaître”.
Cette première mondiale suscite un réel espoir quand on sait que chaque année, 14 000 cas de cancers ORL (gorge, langue, larynx,…) sont diagnostiqués, constituant la quatrième cause de cette maladie en France. Mais aussi, que ses récidives sont particulièrement compliquées à combattre.