Régime Viking, la tendance venue du froid
Le régime viking ou régime nordique trouve son inspiration dans l’alimentation traditionnelle des populations du Nord de l'Europe.
A base de céréales complètes, de poisson et de fruits et légumes, ce régime permet de se nourrir sainement tout en mangeant à sa faim. Le résultat que l’on peut en attendre est une meilleure santé et l’élimination de quelques kilos superflus.
Une alimentation traditionnelle avec une nouvelle caution scientifique
Le climat rude des pays nordiques a donné naissance à des habitudes alimentaires particulières. Les températures basses une bonne partie de l’année et le phénomène de nuit polaire font que la production agricole a très longtemps reposé sur des céréales rustiques à croissance rapide (seigle, orge, avoine), les pommes de terre, les poires et les pommes et les baies sauvages. L’élevage de bovins et ovins n’étant pas adapté à ces contraintes, la consommation de viande a toujours été limitée. Les apports en protéines venaient surtout des produits de la pêche. Il en découle une alimentation qui peut paraître monotone de prime abord mais qui a le mérite d’être saine et pauvre en graisses saturées.
Des chercheurs danois se sont emparés du phénomène à travers le programme OPUS. Le but était de démontrer scientifiquement que le régime viking constituait un véritable atout santé, surtout lorsqu’il repose sur la consommation de produits bios et de saison et qu’il s’accompagne d’exercices physiques réguliers.
Manger mieux pour vivre plus longtemps
Une étude très complète a été menée sur un échantillon représentatif de Danois âgés de 50 à 64 ans . Ses conclusions publiées sous le titre “Healthy Aspects of the Nordic Diet” sont sans appel : une alimentation saine reposant sur le régime nordique fait baisser le taux de mortalité sur cette classe d’âge. Ce sont les personnes consommant régulièrement chou, poisson, pain de seigle ou d’avoine, pommes et poires et betteraves qui présentaient le meilleur taux de survie. Le tout allié à une réduction du sel et du sucre et à une pratique sportive régulière.
Une autre étude plus courte, parue dans le Journal of Internal Medicine est arrivée aux mêmes conclusions. Les personnes ayant adopté une alimentation d’inspiration scandinave pendant 4 à 5 mois se sentaient mieux et présentaient une baisse du taux de cholestérol et de la pression artérielle.
Les composantes essentielles du régime viking
Le but de ce régime n’est pas de maigrir, mais de retrouver une nouvelle vitalité en adaptant un mode de vie globalement plus sain. La perte de quelques kilos qui accompagnera sûrement cette démarche doit se voir comme un retour vers un nouvel équilibre, aussi bien physique que psychique. Avec ce mode de vie, mauvais cholestérol et obésité ont du souci à se faire car le terrain qu’est votre corps ne va plus du tout se prêter à leur installation.
Cuisiner maison devient quasiment obligatoire pour pouvoir préparer des recettes de saison à base de fruits et légumes, de poissons et crustacés, de céréales complètes et si possible sans additifs. Les fruits rouges sont très présents (mûres, myrtilles, cassis), de même que les légumes racines comme le radis noir ou la betterave. Tous les choux occupent une place de choix (brocolis, chou rouge, chou-fleur) de même que les épinards. L’aneth est omniprésent pour parfumer les plats. Les apports en graisse se font surtout par le biais de l’huile de colza. Les poissons nordiques comme le hareng, le saumon et le flétan sont particulièrement riches en Omega 3, de même que les noisettes et les noix. La viande d’élevage est délaissée au profit du gibier ou des espèces semi-sauvages comme le renne ou le bison.
Du poisson mais pas trop
Si le poisson est excellent pour la santé, il ne faut pas pour autant oublier qu’une consommation excessive peut entraîner l’ingestion de métaux lourds, dont le mercure. Les nutritionnistes recommandent donc une ration de 300 grammes par semaine, en variant le plus possible les apports entre poissons d’élevage et de mer.
Selon un rapport du Biodiversity Research Institute, le bar, la sardine, l’anchois et le flétan peuvent être consommés sans problème une fois par semaine. Pour le hareng, le maquereau ou la morue, on peut aller jusqu’à deux fois. Quant à l’aiglefin et le saumon, ils ne présenteraient aucun risque par rapport au mercure.
Un rapport particulier à la nature
Les peuples nordiques ont toujours tissé des liens privilégiés avec la nature, à mille lieux de notre pensée cartésienne et notre tendance très latine à maîtriser et contrôler le monde vivant. Dans les pays scandinaves, la nature conserve tous ses secrets et doit être respectée. Le régime viking laisse donc la part belle à l’agriculture durable et bio et à la consommation de produits disponibles à l’état sauvage : poisson et baies en premier lieu.
Des recettes nordiques à adopter ou à adapter
Pour vous initier en profondeur aux recettes venues du froid, le livre de Trina Hashmann La cuisine scandinave vous sera d’une aide précieuse. Cette inconditionnelle du New Nordic Diet a bien compris que ce régime est une solution d’avenir pour mieux consommer et mieux se nourrir. Cette cuisinière talentueuse incarne tout le renouveau de la cuisine nordique. Celle-ci s’est entièrement renouvelée en quelques décennies pour devenir un exemple de diététique et de bien-être.
Vous allez découvrir comment préparer la salade d’orge perlé ou de chou rouge, les wraps de seigle aux petits légumes et pourquoi pas le tartare de bison ! Pour le dessert, vous ne résisterez pas au Blabaer Ostekake, un délicieux gâteau meringué norvégien aux myrtilles. La gourmandise n’est donc pas absente de ce régime viking, qui fait autant de bien au corps qu’au moral.
Régime nordique contre régime crétois ?
Le régime nordique est souvent présenté comme un concurrent du régime méditerranéen. Ce qui est un peu absurde puisqu’ils s’appuient tous deux sur le même principe : consommer local et réduire la part de la viande, des sucres et des mauvaises graisses au profit d’aliments santé. On peut donc adopter les deux régimes sans problèmes, par exemple régime viking en hiver et diète méditerranéenne en été. Ou bien se baser sur sa localisation géographique, régime viking dans le nord et régime crétois au sud.
Ce type de régime peut aussi servir de point de départ à une recherche des pratiques alimentaires traditionnelles dans votre région. Le sarrasin en Bretagne, le chou fermenté en Alsace et d’une façon générale tous les plats du terroirs constituent souvent une base alimentaire qui a fait ses preuves au fil des générations. En prenant le meilleur de chacune des traditions, vous êtes sûr de fabriquer votre propre régime adapté au contexte local et aux saisons.