Risque de cancer : l’obésité accroît les effets nocifs de l’alcool
L'étude australienne faisant ce lien a été présentée lors du dernier Congrès européen sur l'obésité il y a quelques jours.
Des chercheurs de l’Université de Sydney avancent que surpoids et obésité sont susceptibles d’aggraver les effets néfastes de l’alcool sur le risque de survenance d’un cancer.
Leurs résultats ont été dévoilés lors du Congrès européen sur l’Obésité qui s’est déroulé aux Pays-Bas du 4 au 7 mai dernier.
Une vaste cohorte analysée
Pour les besoin de cette étude, nous rapporte PourquoiDocteur?, les données de la cohorte UK BioBank ont été scrutées : taux de graisse corporelle, tour de taille et indice de masse corporelle (IMC), mais aussi consommation d’alcool, liée aux cancers connus pour être privilégié par alcool et obésité ont été recherchés chez près de 400 000 personnes de 40 à 69 ans.
Fait important : aucun des participants à cette vaste collecte de données sanitaires n’avait développé de cancer au début des travaux qui ont duré 12 ans.
Trois groupes ont été constitués selon le pourcentage de graisse, du tour de taille et de l’IMC et selon les habitudes liées à l’alcool.
Obésité-alcool et cancer : résultats de l ‘étude
Ainsi, pendant ce suivi de douze années, un diagnostic de cancer associé à l’alcool a concerné 17 617 des participants et un cancer lié à l’obésité, 20 214 personnes.
Ainsi, les participants qui avaient un pourcentage de graisse corporelle plus élevé mais suivant les recommandations en matière de consommation d’alcool avaient 53% plus de risques de développer des cancers liés à l’alcool, en comparaison avec ceux dont le pourcentage de graisse corporelle était beaucoup plus faible et qui ne consommaient jamais d’alcool. Les participants obèses et dépassant les règles sanitaires en matière d’alcool avaient 61% plus de risques de développer un cancer.
Enfin, les participants ayant un tour de taille plus important et buvant beaucoup présentaient un risque supplémentaire de 17% de développer un cancer lié à l’obésité par rapport aux personnes ayant un tour de taille plus petit et ne consommant jamais d’alcool.
La Pr. Elif Inan-Eroglu, spécialiste en nutrition et diététique à l’Université de Sydney et principale auteure de l’étude, a ainsi résumé : « Nos résultats suggèrent que les personnes obèses, en particulier celles qui présentent un excès de graisse corporelle, doivent être plus conscientes des risques liés à la consommation d’alcool. D’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de cet effet conjoint de la consommation d’alcool et de l’obésité sur le risque de cancer ».