Troubles bipolaires : derrière les retards de diagnostic, l’espoir
Ces derniers temps, des avancées permettent de poser plus efficacement le diagnostic de bipolarité, avec une meilleure prise en charge.
Dans le monde, on estime que 40 millions de personnes souffrent de troubles bipolaires, et environ 1 million en France.
Appelée auparavant psychose maniaco-dépressive, il s’agit d’une maladie qui se caractérise par des troubles de l’humeur. Les personnes passent ainsi, et pour résumer en peu de mots, d’un état de joie intense à une profonde tristesse.
Des années d’attente d’un diagnostic
À l’occasion le 30 mars dernier de la journée mondiale de ces troubles, l’association Bipolarité France rappelle le constat de la Haute autorité de santé selon lequel il faut en moyenne “en moyenne entre 8 et 10 ans pour établir un diagnostic, notamment parce que les troubles bipolaires sont souvent confondus à tort avec d’autres maladies psychiatriques comme la dépression“.
Dans son rapport d’enquête, l’association pointe que 20% des personnes sondées (sur un total de 1204), les premiers symptômes ont précédé la pose d’un diagnostic de 15 ans en moyenne.
Des troubles venant se greffer à la bipolarité
Et la Pre Chantal Henry, directrice scientifique de la Fondation Pierre Deniker, partenaire de cette enquête, alerte sur les effets de tels retards :
Au-delà des fluctuations de l’humeur non traitées, le risque est que d’autres troubles s’y associent. L’ensemble peut favoriser une désinsertion sociale et professionnelle voire des conduites suicidaires alors que les personnes dont le trouble bipolaire est stabilisé peuvent avoir un fonctionnement et une qualité de vie tout à fait satisfaisants.
Le rapport d’enquête point encore que le diagnostic est posé après 25 ans pour plus de 3 personnes sur 4. Mais quand il est enfin posé, 6 sondés sur 10 disent avoir bénéficié d’une meilleur prise en charge.
Troubles bipolaires : des avancées scientifiques
Mais qu’il s’agisse d’immunologie ou de domaine génétique, la science avance et permet un espoir à la fois pour les patients et les médecins.
Par exemple, on sait que les troubles bipolaires sont liés à une dérégulation du système immunitaire. Une simple prise de sang pourrait déjà proposer une possibilité de diagnostic.
Et il a été démontré que pour environ 4 patients sur 10, on peut observer une inflammation dite “de bas niveau”. Autrement dit, on peut relever non seulement dans le sang, mais aussi dans le système digestif, ou nerveux, des marqueurs de cette inflammation. Tout un arsenal de découvertes ouvrant la voie à une meilleure prise en charge thérapeutique.