Ukraine : 8.000 malades du sida en attente de médicaments !
Quelque 8.000 séropositifs dans l’est de l’Ukraine risquent d’être confrontés à une importante pénurie de médicaments. Ces malades ont besoin à la fois d’antirétroviraux et de produits de substitution à l’héroïne, comme la méthadone, actuellement bloqués aux postes de contrôle de l’armée régulière ukrainienne ou tenus par les rebelles prorusses.
8.000 séropositifs bientôt privés de traitements
Ces malades ont besoin à la fois d’antirétroviraux et de produits de substitution à l’héroïne, comme la méthadone, actuellement bloqués aux postes de contrôle de l’armée régulière ukrainienne ou tenus par les rebelles prorusses.
Les patients “sont pris dans le feu croisé entre le gouvernement ukrainien et les combattants prorusses”, a indiqué à l’AFP Michel Kazatchkine, envoyé spécial de l’ONU pour le sida en Europe orientale et Asie centrale, à l’ouverture de la 8e conférence sur la pathogenèse du VIH qui se tient jusqu’à mercredi à Vancouver (ouest du Canada).
Pour régler ce problème urgent, “j’appelle les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la Russie et l’Ukraine à agir”, a-t-il déclaré. L’urgence se porte principalement sur la région du Donbass, et les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Un quart des personnes atteintes par le virus du sida en Ukraine habitaient autrefois dans ces zones, mais des milliers ont fui, a souligné M. Kazatchkine.
Médecins sans Frontières s’est engagée à les acheminer les traitements
Sur les 8.000 restés sur place, environ un millier sont dépendants à la drogue et sont traités par opioïde en substitution. Ils sont également traités par des antirétroviraux pour le VIH. Mais d’ici à la mi-août, les stocks seront épuisés, a-t-il indiqué. Les médicaments sont déjà payés et l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) s’est engagée à les acheminer et à superviser les traitements.
Jusqu’ici, la coopération entre le gouvernement et la société civile en Ukraine avait permis de lutter efficacement contre la propagation du VIH, mais, selon le responsable de l’ONU, toute cette avancée “est mise en danger” par le conflit armé, la crise économique et le retrait des ONG.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’Ukraine comptait officiellement début 2014 quelque 234.000 séropositifs de plus de 15 ans, et faisait face à la pire épidémie de sida en Europe.