Un enfant avale une pile bouton ? Les recommandations de la HAS

Photo d'illustration. Une pile bouton. Pixabay
L'ingestion de ce type de produits constitue une urgence. La Haute autorité de santé renouvelle ses conseils.
Les piles boutons ne sont pas bien grandes, et c’est bien pour cela qu’elles sont un danger pour les plus petits. Utilisées pour les besoins en énergie des télécommandes, de prothèses audio et plus spécifiquement pour certains jouets, elle sont bien entendu toxiques, principalement via la production d’ions hydroxydes très alcalins susceptibles de provoquer causer des brûlures chimiques très graves. Et ces brûlures s’intensifient dès la deuxième heure après ingestion.
Une recrudescence des ingestions
Certes, constate la Haute autorité de santé (HAS) dans un point d’informations spécifique, cette problématique “n’est pas récente” mais elle a pointé “une augmentation des cas d’ingestion de piles de grand diamètre”. Et aujourd’hui, “aucune recommandation ne définit précisément la prise en charge des enfants ayant ingéré une pile bouton”.
Dans son communiqué rédigé avec la Société de toxicologie clinique (STC), l’autorité rappelle que “La rapidité de réaction de chacun est essentielle car, même en cas de doute, l’ingestion d’une pile bouton constitue une urgence”.
Pile bouton avalée : réagir vite
Dans ce but, les professionnels de santé doivent apprécier la situation selon l’enfant, ce qui peut induire une hétérogénéité des pratiques sur le terrain. C’est la raison pour laquelle le ministère de la Santé a demandé à la HAS et à la STC des recommandations de bonne pratique sur ce sujet.
Dans un premier temps, même si l’ingestion n’est à ce stade que suspectée, il faut laisser l’enfant à jeun sans essayer de le faire vomir et appeler le 15 ou un centre antipoison, dans le double but “de déclencher sans délai l’évaluation et la prise en charge adaptée de l’enfant”.
Que l’enfant arrive dans un service des urgences ou en cabinet médical, une “bonne coordination est essentielle” entre professionnels de santé de premier recours, SAMU, centres antipoison, médecins des urgences, endoscopistes, anesthésistes et chirurgiens.
Œsophage ou estomac ?
HAS et STC estiment qu’une radiographie du thorax est l’examen de référence pour confirmer l’ingestion d’une pile et pour savoir où elle se trouve avec précision. En effet, si l’objet se trouve bloqué au niveau de l’œsophage, ce qui est une urgence vitale, une endoscopie digestive haute doit être faite sans attendre étant donné le risque de complications graves qui augmente au-delà de 2 heures.
Et “Si la pile se trouve dans l’estomac, la prise en charge doit être adaptée à chaque situation, et une endoscopie digestive est parfois nécessaire”.
Les deux organismes recommandent aux pouvoirs publics de travailler avec les industriels pour inciter à la fabrication de piles boutons d’un diamètre inférieur à 15 mm, tout comme favoriser la sécurité des appareils fonctionnant avec ce type d’objets.