Antibiotiques chez le nourrisson : risque d’augmenter les allergies alimentaires
Une étude américaine publiée le 17 août dernier suggère que la prise d'antibiotiques chez le jeune enfant pourrait augmenter les allergies alimentaires.
Des chercheurs de l’Université de Caroline du Sud à Colombia aux Etats-Unis ont mis en lumière un lien significatif entre la prise d’antibiotiques chez le nourrisson pendant la première année de vie et le développement de fortes allergies alimentaires.
Les antibiotiques favorisent les allergies en modifiant la flore intestinale
Selon l’étude des scientifiques américains publiée dans la revue de santé Allergy, Asthma & Clinicat Immunologie, la probabilité de se voir diagnostiquer des allergies alimentaires augmente fortement en corrélation avec la quantité d’antibiotiques administrés à l’enfant lors de sa première année. L’ingestion de ce type de médicaments en quantité entrainerait une modification de la flore intestinale chez le bébé qui augmenterait la sensibilité et favoriserait le développement de réactions allergiques.
Les antibiotiques détruisent les bactéries qui colonisent l’organe intestinal et particulièrement le microbiote. Or ces bactéries sont nécessaires au bon fonctionnement du système digestif et un microbiote normal est important pour aider le corps à developper une tolérance de l’organisme pour les protéines étrangères comme celles des aliments. En le modifiant, les antibiotiques augmenteraient le risque de développer une réaction auto-immune.
Des risques qui augmentent avec la quantité consommée
Les chercheurs se sont penchés sur les cas de 1.500 enfants souffrant d’allergies alimentaires ainsi que 6.000 enfants non atteints par ces allergies. Ils ont cherché à évaluer les effets des antibiotiques en comparant les deux groupes, tout en tenant compte d’autres facteurs éventuels comme l’allaitement, la naissance, la présence d’asthme et d’eczéma, le lieu de résidence.
Ils ont constaté une relation entre la prise d’antibiotiques et les allergies alimentaires, et que le risque augmente avec le nombre de traitements administrés, de 21% avec un seul traitement dans la première année à 64% avec 5 traitements ou plus. Les médicaments contenant céphalosporines et sulfonamides sont les plus risqués parmi les antibiotiques.
L’étude conclut que les antibiotiques sont souvent trop utilisés dans des cas non nécessaires tels que les infections virales. Il ne s’agit pas de la première étude qui constate les effets négatifs d’un excès d’antibiotiques, qu’il faut donc administrer avec une certaine mesure.