Un excès d’hygiène chez les enfants ne fait pas baisser l’immunité
Par le biais d’une nouvelle étude, les chercheurs démontrent que l’excès d’hygiène chez les enfants n’impacte par leur immunité.
Depuis quelque temps, une idée reçue s’est propagée : le fait que la propreté et la chasse aux microbes chez les enfants causeraient certaines déficiences du système immunitaire, qui à terme pourraient les exposer à des allergies. Cette pensée commune vient cependant d’être balayée par les résultats d’une récente étude menée par les chercheurs de l’University College de Londres et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine.
L’immunité ne baisse pas chez les enfants à cause d’un excès d’hygiène
Laver une fois par jour votre enfant, lui laver régulièrement les mains ou faire régulièrement le ménage ne va pas impacter négativement son système immunitaire. Une récente étude publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology le prouve.
Graham Rook, professeur émérite de microbiologie médicale et auteur principal de ces travaux expliquent notamment : « L’exposition aux micro-organismes au début de la vie est essentielle pour ‘l’éducation’ des systèmes immunitaire et métabolique. Les organismes qui peuplent nos intestins, notre peau et nos voies respiratoires jouent également un rôle important dans le maintien de notre santé jusqu’à un âge avancé : nous avons donc besoin, tout au long de notre vie, d’être exposés à ces micro-organismes bénéfiques, provenant principalement de nos mères, d’autres membres de la famille et de l’environnement naturel ».
Il souligne par la suite que « depuis plus de 20 ans, l’opinion publique pense que les pratiques d’hygiène des mains et de la maison, qui sont essentielles pour empêcher l’exposition aux agents pathogènes responsables de maladies, empêchent également l’exposition aux organismes bénéfiques ». À travers leurs travaux, les chercheurs ont ainsi démontré que l’hygiène permettait de préserver des agents pathogènes sans nuire aux apports microbiens nécessaires aux systèmes immunitaire et métabolique.
Les scientifiques expliquent notamment avoir « des preuves concrètes que les micro-organismes de l’environnement naturel sont particulièrement importants pour notre santé. Le nettoyage et l’hygiène domestiques n’ont aucune incidence sur notre exposition à l’environnement naturel ». Des preuves résultant de recherches épidémiologiques récentes prouvent aussi que le nettoyage de la maison ainsi que les allergies ne sont pas liées.
Le professeur Rook termine en déclarant que « pour prévenir la propagation des infections, il faut cibler les mains et les surfaces les plus souvent impliquées dans la transmission des infections. En ciblant nos pratiques de nettoyage, nous limitons aussi l’exposition directe des enfants aux agents de nettoyage ».