Un neurologue alerte : la pression artérielle peut dépasser 300 mmHg lors de charges lourdes – qui doit s’en inquiéter ?

Image d'illustration. Piles de cartons de déménagementADN
Selon un expert en neurologie, soulever des charges très lourdes peut entraîner une élévation de la pression artérielle pouvant dépasser 300 mmHg. Ce phénomène représente un danger particulier pour certaines personnes à risque.
Tl;dr
- Soulever lourd provoque des pics extrêmes de tension artérielle.
- Risque accru pour hypertendus et personnes à problèmes cardiaques.
- Privilégier techniques de respiration et alternatives plus douces.
Des pics de tension alarmants lors du soulevé de charges lourdes
Dans l’univers du fitness, le soulevé de charges lourdes est souvent présenté comme la voie royale pour gagner en force et en masse musculaire. Pourtant, une récente mise en garde relayée par le neurologue Dr. Sudhir Kumar, formé au CMC Vellore, vient tempérer cet enthousiasme. Selon lui, lors d’efforts maximaux – surtout lorsque les athlètes retiennent leur souffle avec la manœuvre dite de Valsalva –, la pression artérielle peut grimper à des niveaux surprenants, dépassant parfois les 300 mmHg, voire frôler des records comme l’ont constaté certaines études.
L’impact du Valsalva et les dangers insoupçonnés
Concrètement, pourquoi cette flambée ? C’est principalement l’utilisation du Valsalva, une technique où l’on bloque sa respiration pour stabiliser la colonne vertébrale, qui provoque une augmentation simultanée des pressions intra-abdominale et intrathoracique. Cela compresse temporairement les gros vaisseaux sanguins, obligeant le cœur à fournir un effort supplémentaire pour faire circuler le sang dans un système partiellement restreint – d’où ce bond spectaculaire de la tension artérielle.
Des travaux scientifiques sont venus corroborer ces observations : lors d’exercices intenses sur presse à jambes réalisés par des bodybuilders aguerris, on a enregistré des moyennes systoliques flirtant avec les 320 mmHg, tandis que certains sujets dépassaient largement ce seuil. Le phénomène demeure bref, la pression retombant rapidement après l’effort. Néanmoins, une accumulation sur plusieurs séries peut exercer un stress cardiovasculaire non négligeable.
À qui s’adressent ces avertissements ?
Si le corps sain tolère généralement ces hausses passagères sans séquelles majeures – la pression revenant vite à la normale –, il n’en va pas de même pour tous. Certaines catégories sont particulièrement exposées :
- Personnes souffrant d’hypertension ou d’anomalies vasculaires
- Seniors dont l’élasticité artérielle diminue avec l’âge
- Individus présentant troubles cardiaques ou arythmies
- Nouveaux pratiquants peu expérimentés techniquement
Pour ces profils, le danger réside dans le risque d’accident cardiovasculaire durant ou juste après l’exercice.
Prudence et alternatives recommandées
La prévention reste donc primordiale : adopter des techniques de respiration contrôlée – en évitant systématiquement l’apnée –, augmenter progressivement les charges et veiller à bien préparer son système cardiovasculaire par un échauffement dynamique. Pour ceux jugés à risque ou présentant déjà une pathologie cardiaque, il vaut mieux privilégier la marche rapide, le vélo ou la natation ; autant d’options efficaces pour améliorer sa forme sans imposer au cœur ces chocs brutaux sur la pression artérielle.
Si la quête de performance motive bon nombre d’adeptes de musculation, elle mérite d’être menée avec discernement face aux signaux parfois discrets mais potentiellement graves du corps humain.
