Un premier jugement attendu vendredi par d’anciens mineurs lorrains
Un premier jugement est attendu vendredi à 14H00 à Longwy (Meurthe-et-Moselle) par dix anciens mineurs des mines de fer de Lorraine à Longwy, qui espèrent faire reconnaître leur préjudice d’anxiété devant le risque de contracter de graves maladies professionnelles.
Une telle reconnaissance par la justice serait une première en France pour d’anciens mineurs, après un arrêt fondateur de la Cour de cassation, qui avait en 2010 accordé le préjudice d’anxiété à la catégorie spécifique des travailleurs de l’amiante.
La décision devant les Prud’hommes à Longwy sera particulièrement guettée par 850 anciennes “gueules noires” des mines de charbon lorraines, qui ont déclenché des procédures similaires devant les Prud’hommes de Forbach (Moselle), mais où une première décision n’est pas attendue avant trois mois, au mieux.
Plusieurs dizaines d’anciens mineurs mosellans ont d’ailleurs prévu de faire le déplacement à Longwy vendredi, en soutien à leurs collègues des mines de fer.
Ce jugement sera une “indication” pour les dossiers en cours à Forbach, a estimé Me Jean-Paul Teissonnière, l’avocat des mineurs dans les deux procès, distincts quoique similaires: l’un est dirigé contre le liquidateur de Sacilor-Lormines, l’ancien exploitant des mines de fer, l’autre contre le liquidateur de Charbonnages de France, l’ancien exploitant des houillères en Moselle.
Mais le conseil des Prud’hommes peut aussi décider de reporter sa décision, notamment en faisant appel à un juge départiteur, c’est-à-dire un magistrat professionnel, pour trancher ce dossier sensible et éminemment “politique”, selon Me Teissonnière.
“De toute façon on est parti pour aller jusqu’en cassation”
“Il ne faut pas renier les mineurs, qui se sont sacrifiés pour relever la France après 1945. Reconnaître aujourd’hui notre préjudice d’anxiété c’est reconnaître tout ce que l’on a réalisé pour le pays” a déclaré à l’AFP Henri Iwankowski, secrétaire CFDT des mineurs de fer de Lorraine.