Un rapport recommande des cellules d’alerte dans les compagnies aériennes
Les compagnies aériennes devraient renforcer la sensibilisation aux maladies psychiques et se doter de cellules d’alerte, a estimé dans un rapport présenté mardi un groupe de travail mis sur pied par Berlin après le crash Germanwings de fin mars.
Ce sont sur ces deux aspects que la commission voit le plus important potentiel d’amélioration, a expliqué lors d’une conférence de presse de présentation de ce rapport Matthias von Randow, directeur de la fédération allemande de l’industrie aérienne (BDL).
Les cellules d’alerte, qui existent déjà dans certaines compagnies, seraient un interlocuteur pour les salariés qui décèlent chez eux ou chez des collègues des fragilités psychiques ou des problèmes. Le groupe de travail recommande d’en faire “une norme du secteur, dans le cadre d’un engagement volontaire” des compagnies. Dans un deuxième temps “elles devraient être imposées par le législateur européen”.
La fédération BDL a été chargée par le ministère des Transports de coordonner le travail d’une “task force”, composée d’experts, mise en place après le crash d’un avion de Germanwings en France fin mars. Le copilote de l’avion, qui souffrait de dépression, l’a sans doute précipité délibérément au sol, faisant 150 morts. Berlin a demandé au groupe de travail de faire des recommandations pour éviter de telles catastrophes à l’avenir.
Ses travaux “ont montré que le niveau de sécurité était déjà très élevé”, a estimé M. von Randow. La task force ne voit pas de changements à apporter sur les portes du cockpit et leurs systèmes de verrouillage, ni sur le nombre de personnes obligatoirement présentes dans le cockpit, ramené à deux de manière volontaire par les compagnies allemandes et beaucoup de leurs concurrentes européennes dans la foulée du drame.
Elle s’est aussi penchée sur la question de la consommation de médicaments, d’alcool et de drogue par les pilotes, et sa meilleure détection, et a constaté “une ouverture d’esprit à l’égard de contrôles inopinés”, selon M. von Randow, mais ne se prononce pas encore sur leur caractère éventuellement obligatoire.
Enfin la commission recommande que “des alternatives” soient envisagées pour “réduire la complexité des flux d’information et simplifier les pratiques d’examen et de contrôle” médical, mais “dans le respect de la protection des données personnelles et du secret médical”.
Le rapport présenté mardi était un rapport intermédiaire et la commission va poursuivre ses travaux.