Un trait de la parole révèle le déclin cognitif, selon les scientifiques

Illustration de différents facteurs liés au mode de vie ayant un impact sur le déclin cognitif dans la maladie d'Alzheimer.ADN
Selon une récente étude, un signe perceptible de la maladie d’Alzheimer serait lié à notre façon de s'exprimer, qui pourrait également révéler l'état de notre santé cérébrale. Ce phénomène vous intrigue-t-il ?
TL;DR
- La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une dégénérescence progressive des cellules nerveuses.
- Une nouvelle étude révèle que la difficulté à trouver des mots fréquemment peut être un signe précoce de cette maladie.
- Les tests de fluidité verbale pourraient offrir des indications précieuses sur le déclin cognitif.
La maladie d’Alzheimer : comprendre pour mieux anticiper
La France compte environ 1,2 million de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Cette maladie neurodégénérative provoque la destruction progressive des cellules nerveuses, entraînant une perte graduelle de la mémoire et des capacités cognitives. Ce qui, in fine, perturbe considérablement les activités du quotidien.
Du déclin cognitif à l’Alzheimer
L’altération des fonctions cérébrales avec l’âge, communément appelée déclin cognitif, est un processus normal intervenant généralement à partir de l’âge de 45 ans. Pourtant, en fonction de la hygiène de vie, ce déclin peut survenir plus précocement, ouvrant potentiellement la voie à la maladie d’Alzheimer. Identifier les signes avant-coureurs demeure donc un enjeu majeur.
Une récente étude de l’Université de Toronto vient ainsi enrichir nos connaissances sur le sujet. Elle met en lumière la corrélation entre l’incapacité récurrente à trouver ses mots et les premiers stades de la maladie.
Echolalie : un indicateur précoce ?
« Tu peux me rappeler le nom du machin pour cuir les frites ?« , « J’ai posé ma veste sur le truc. » Si ces petits oublis semblent anodins, leur récurrence doit alerter, car elle pourrait refléter un déclin cognitif.
Des chercheurs canadiens ont observé de près ce phénomène chez 125 adultes sains, en les soumettant à divers tests destinés à évaluer leur concentration, vitesse de réflexion et aptitude à planifier et exécuter des tâches. L’analyse des enregistrements réalisés par une intelligence artificielle (IA) a ainsi permis de déceler une corrélation entre difficulté à trouver les mots et déclin cognitif.
La vitesse de parole, quant à elle, serait un marqueur plus fiable de l’état de déclin cognitif.
La fluidité verbale sous les projecteurs
En matière de prédiction des maladies neurodégénératives, l’évaluation de la fluidité verbale représente un outil fort prometteur. Une autre partie de l’étude consistait à demander aux participants de citer un maximum de mots d’une catégorie donnée, en un temps imparti. Le fameux phénomène du « bout de la langue« , qui caractérise la difficulté à retrouver un mot connu pourtant sur le bout de la langue, a été particulièrement étudié.
Malgré une performance en fluidité verbale moyennement affectée par le vieillissement normal, une performance médiocre pourrait révéler des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.
Sans prétendre remplacer une conversation quotidienne, ces tests semblent ouvrir une piste intéressante pour l’évaluation des premiers signes de déclin cognitif et peut-être, à terme, permettre une détection précoce de la maladie d’Alzheimer.