Une technique courante s’impose comme solution efficace dans la lutte contre le cancer

Image d'illustration. Intelligence artificielle analysant des clichés. ADN
Une technique fréquemment employée en milieu médical, habituellement réservée à d’autres usages que la chirurgie, se révèle aujourd’hui précieuse dans la lutte contre le cancer, offrant de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients atteints de cette maladie.
Tl;dr
- L’ultrason thérapeutique détruit les tumeurs sans incision.
- Des techniques innovantes, dont la histotripsie, sont déjà utilisées.
- Bénéfices : traitement non invasif et ciblé, mais défis subsistent.
Un virage pour le traitement du cancer : l’ultrason en première ligne
Peut-on vraiment imaginer détruire une tumeur sans scalpel, sans une goutte de sang, ni séjour prolongé à l’hôpital ? La question aurait pu sembler fantaisiste il y a peu, pourtant la réalité s’invite dans les blocs opératoires. Depuis quelques années, des équipes de chercheurs et cliniciens transforment un outil habituellement réservé à l’imagerie médicale — l’ultrason — en véritable arme contre le cancer. Fini le simple repérage : aujourd’hui, il s’agit bel et bien d’utiliser les ultrasons pour attaquer la tumeur elle-même.
Des innovations qui s’invitent déjà dans les hôpitaux
Au-delà du concept, certaines techniques sont déjà en place ou sur le point de l’être. En tête de file, l’histotripsie, autorisée par la FDA depuis 2023 pour certaines tumeurs du foie, permet aux patients de rentrer chez eux dans la journée après une procédure totalement non invasive. L’HIFU (High-Intensity Focused Ultrasound), quant à lui, concentre plusieurs faisceaux sur un point précis afin de chauffer et détruire les cellules cancéreuses. Les médecins tentent également de coupler ces méthodes avec immunothérapies ou chimiothérapies lors d’essais cliniques contre le cancer du sein ou le mélanome : l’espoir étant que la libération d’antigènes par ultrasons renforce les effets des traitements classiques.
Pour donner un aperçu des applications :
- L’HIFU s’utilise déjà dans le cancer de la prostate et fait l’objet d’essais pour d’autres localisations (rectum, rein…)
- D’autres approches expérimentales émergent : sonodynamique (combinaison avec agents activés localement), oncotripsie (fréquences spécifiques pour cibler les cellules malignes), ouverture temporaire de la barrière hémato-encéphalique pour mieux faire pénétrer des médicaments anticancéreux.
Bénéfices réels… mais obstacles à surmonter
Les avantages sont frappants : pas d’incision, donc moins de complications et une récupération accélérée. La précision est aussi remarquable — on limite nettement les dégâts collatéraux aux tissus sains. Mais certains obstacles restent entêtants : profondeur et accessibilité des tumeurs (os ou poches d’air gênant le passage des ondes), variations d’absorption selon les tissus, mouvements internes compliquant le ciblage précis… Et même si l’approche est moins invasive, quelques risques persistent comme saignements ou inflammations locales.
Perspectives et prudence sur l’avenir
Le recours aux ultrasons comme thérapie antitumorale ne relève plus du laboratoire : il entre dans la pratique clinique, en particulier pour le foie. Si la liste des indications ne cesse de s’allonger avec chaque essai clinique positif — parfois guidés par MRI-HIFU pour surveiller en temps réel — tout n’est pas encore joué. Les spécialistes insistent sur une sélection attentive des patients afin que bénéfices surpassent les risques, et attendent des données solides sur la survie à long terme avant un bouleversement global de la prise en charge du cancer. Pour nombre de patients inopérables ou fragiles, cette voie offre néanmoins un espoir concret et renouvelé.
