Vers un accès direct aux spécialistes médicaux sans passer par le médecin traitant ?
Samedi 5 octobre, le principal syndicat de médecins spécialistes a défendu l'idée d'un système permettant aux praticiens de se référer des patients entre eux, sans l'intermédiaire d'un médecin généraliste. Qu'est-ce qui pourrait en découler pour les patients?
Tl;dr
- Le premier syndicat des médecins spécialistes plaide pour un système de consultation directe entre spécialistes et patients.
- Ce système pourrait être facturé 60 euros et servir pour des soins non programmés ou des avis rapides.
- Les médecins généralistes craignent un court-circuitage de leur rôle de médecin traitant.
Une proposition qui fait débat
Le syndicat Avenir Spé, représentant les médecins spécialistes, a récemment fait une proposition qui ne laisse pas indifférent. Le samedi 5 octobre, lors de son congrès à Lille, il a plaidé pour un changement radical dans le parcours de soins des patients. Le syndicat propose de permettre aux spécialistes de consulter directement leurs patients, sans que ces derniers aient besoin de passer par leur médecin traitant.
Un bouleversement du parcours de soins
Aujourd’hui, le « parcours de soins » classique oblige les patients à consulter d’abord leur médecin traitant. Pour le syndicat Avenir Spé, cette étape est superflue, d’autant plus que les généralistes sont en nombre insuffisant. L’idée serait donc de créer un nouveau type de consultation, facturée 60 euros, qui serait utilisée uniquement pour des soins non programmés ou pour obtenir rapidement l’avis d’un spécialiste.
Une initiative mal accueillie par les généralistes
Il est à noter que cette idée ne fait pas l’unanimité au sein de la profession. MG France, premier syndicat de médecins généralistes, avait déjà refusé de signer un texte similaire lors des négociations sur les tarifs des consultations du printemps dernier. Leurs craintes ? Un court-circuitage de leur rôle de médecin traitant.
L’avis de la rédaction
Cette proposition d’Avenir Spé soulève des questions essentielles sur l’évolution de notre système de santé. Si elle permettrait effectivement de répondre à une demande croissante et de pallier le manque de généralistes, il est indispensable de veiller à ce qu’elle ne remette pas en cause le rôle central du médecin traitant. Ce dernier est, en effet, le pilier de la coordination des soins et de la continuité des prises en charge.