VIH : « réponse immunitaire intéressante » pour un candidat-vaccin
C'est une étape-clé qui vient d'être franchie par une start-up française, et qui suscite une réel espoir.
Les résultats « ne sont pas encore publiés, et les analyses sont en cours ». Le Pr Yves Lévy a beau rester sur ses gardes, le vaccin préventif expérimental anti-VIH qu’il met au point ne peut l’empêcher de déclarer : « On vient de passer une étape cruciale ».
Avec les scientifiques de l’Institut de recherche vaccinale (VRI) de Créteil, l’immunologiste travaille depuis plus une décennie à ce produit préventif.
Un premier essai de Phases 1-2
Au Parisien mardi, il précisait : « on a réussi la phase 1-2 ». Dans le détail, il a indiqué que trois doses du produit expérimental ont été injectées à 72 volontaires « non à risque », en France et en Suisse.
Le suivi qui a duré une année « montre que notre vaccin est bien toléré et qu’il induit une réponse immunitaire intéressante » contre le VIH. De fait, la phase 3 est la suivante.
Un vaccin à technologie inédite
Au mois de février 2021, il expliquait que la technologie utilisée « repose sur l’injection d’anticorps monoclonaux qui ciblent spécifiquement des cellules clés de la réponse immunitaire, les cellules dendritiques », et ce n’est pas tout puisque « c’est la première fois qu’un vaccin vise directement ces cellules ».
Et le spécialiste de préciser encore : « Notre injection leur envoie directement l’information grâce à une sorte de missile, un anticorps qui cible un récepteur à la surface de ces cellules, sur lequel on a accroché des fragments de virus ».
Une protection qui reste à vérifier
Même si l’organisme présente une réponse immunitaire à ce vaccin, à ce jour il n’est pas encore totalement aisé de savoir si le corps sera assez protégé face à une infection réelle. C’est la raison pour laquelle, ajoute-t-il, « il faut une troisième phase de tests auprès des populations à risque » d’être infectées par le virus responsable du Sida.
Selon lui, les résultats de la phase III ne seront pas disponibles avant deux à trois ans, et la prudence l’incite à précise qu’ils pourraient s’avérer négatifs, même après plus de dix ans de travail.
Au mois d’août dernier, on apprenait qu’un patient avait été guéri après une greffe de cellules-souches.